Découverte le 03 janvier 1502 par le navigateur Gonçalo Coelho, IPAUM IGUAÇU, à l’époque habitée par des indiens, a été le premier bout de terre foulé par les portugais.
Ilha Grande, la plus grande île brésilienne, a d’abord été le lieu de discordes car c’était l’endroit du ravitaillement des navigateurs : l’île est pleine de sources d’eau, d’arbres fruitiers, de bois divers… tout ce dont les navigateurs avaient besoin avant les grands départs pour le continent. Puis en 1750 et jusqu’à la fin du XIXème siècle ce fut la période du commerce: l’île était la plaque tournante de la canne à sucre, du café et des esclaves. Ce fut aussi un endroit de quarantaine pour les immigrés venant d’Europe et potentiellement porteurs de la peste.
Puis ce fut l’époque des prisons et des usines de sardines détruites en 1964. Maintenant, et ce depuis 1994, c’est le tourisme qui fait vivre l’île grâce a 106 plages et 130 pousadas.
Presque tous les 194 km² sont protégées (sauf les littoraux où il y a des habitants), ce qui veut dire que l’île est depuis sa découverte pratiquement vierge. Aucun véhicule motorisé, ici on se déplace en bateau.
Un vrai petit paradis sur lequel nous avons passé 3 jours de rêve.
Après plusieurs bières bues à Leblon (quartier hypra chic de Rio), des franches rigolades en présence de Nargis, Matthieu et Martin et seulement 1 heure de sommeil, nous prenons notre bus à 05h20. Dodo et réveil à Mangaratiba : petit village face à Ilha Grande. Nous n'y restons que le temps d'acheter nos tickets et hop... Bateau, dodo.
Nous voilà sur le ponton d’arrivée de Abraão. Direction la pousada Orientale tenue par Claude un français navigateur qui a revendu son bateau pour acheter cette pousada juchée sur le flanc de la colline surplombant le village principal. Plein de végétation en désordre bien calculé, une salle principale à l’air libre avec des meubles en bois et de petites chambres très cosy. Claude est un type très sympa avec plein de tatouages sur le corps et des dreads-locks sur la tête: ces stigmates sont le fruit de nombreux voyages tout tout autour du globe; son calme en est le reflet.
Notre fatigue ne nous amène pas très loin du centre sur 4 petites plages successives reliées par une « trilha » (sentier). De l’eau claire et plein d’étoiles de mer rouges (30cm de diamètre).
Le soir nous sortons au centre, quelques ruelles de sables et bordées d'arbres en fleur: pleines de charme si on s'eloigne un peu de celles dites « à touristes ». Nous mangeons une « moqueca » (bouillabaisse) les pieds dans l’eau sur la plage. Petite ballade romantique (faut bien remplir son rôle jusqu'au bout) sur le ponton à regarder les étoiles que nous decouvrons pour la première fois. Ça commence bien !
Deuxième jour, Adam et Eve s’en vont arpenter le jardin par des « trilhas » en direction de la plage Lopes Mendes. Deux heures de marche passant alternativement par de la forêt très dense où nous voyons des serpents, des singes, des points de vue époustouflants, des scarabées gros comme un poing… et des plages « lindissimas ». C’est dur car sa grimpe fort, mais c'est surtout paisible, tous les touristes prennent un bateau pour s’éviter cette ballade.
Nous arrivons à destination……. (les mots me maquent)……. 3 kilomètres de sable blanc longeant la forêt de cocotier, de l’eau tiède translucide et un ciel bleu azur. Le sable cri sous nos pieds : au sens propre ! On dirait que l’on marche sur de la neige. Le temps de chausser nos boots et nous sommes déjà à l'eau.
Nous croisons Ricardo et Mariana (des amis respectivement portugais et brésilienne) avec qui nous rentrons en « taxi-boat » et le soir venu buvons un verre tout en discutant éducation et corruption politique au Brésil.
Le troisième jour ressemble au premier mais dans l’autre sens.
Nous avons été marqué par la beauté de la nature omniprésente. Envie de s’y perdre, doublier le quotidien plus bétonné (encore qu’à Rio on sent que la nature est là). Envi de partir voyager et stimuler nos sens. Envi que chaque être de ce monde se rende compte de toutes ces belles choses et prenne conscience du sens de notre place dans tout cela. Nous nous sommes promis de revenir vers cet état originel et de le retrouver ailleurs.
PS: Photos disponibles dans la galerie Picasa. Pas de photos de Lopes Mendes tellement nous avons été déconnecté à ce moment là !