Le plus légendaire, un des plus grand, le stade principal de la plus grande nation du football. Il n'y a pas de mots pour décrire le Maracanã: aussi appelé le cœur du Brésil. Après la caipirinha, la plage et le carnaval, quoi de plus naturel pour un gringo d'aller voir un match de foot.
Certains rirons en lisant ces lignes et en apprenant que pour un franco-portugais c'était la première fois de ma vie que j'assistais à une rencontre du sport le plus populaire du monde: le football ou soccer pour les américains. Si, si... c'est vrai !
Nous retrouvons Roger, un brésilien, collègue de travail de Benjamin, mon hôte. Il est venu avec sa famille: oncle, cousin et son fils de 8 ans. Tous sont aux couleurs rouge et noir de leur club: le Flamengo.
C'est le club le plus adulé au Brésil car ce fut le premier de la communauté noire. À sa création, en 1895, les clubs étaient réservés aux blancs et très peu de noirs venaient renforcer les rangs avec leurs capacités athlétiques qu'on leur connait. Ils devaient même se tartiner le visage de farine pour être sûr que le public ne remarque pas la supercherie ou pour d'autres raisons qui m'échappent. Et puis ce fut la libération: le Flamengo vint affronter les mythiques Vasco de Gama (club lusitanien) et Botafogo, ses principaux adversaires.
2 heures avant la rencontre, aux portes de l'entrée principale, c'est déjà l'effervescence. Je m'imprègne de cette ambiance et commence à trépigner: impatient d'insulter les adversaires, mes cousins, les joueurs du Vasco de Gama. C'est le grand derby: un peu comme un OM vs PSG, ou un St-Etienne vs OL ! Nous montons aux gradins de ce stade de 80 000 spectateurs, et comme tout bon "flaminguista", je m'enquille 2 ou 3 bières en chantant des comptines à base de "Puta que paril", " Levouuu, levouuu", " Toma no cu"... C'est frais !
Je viens de me transformer en supporter, je hurle sur l'arbitre, sur les joueurs, sur les adversaires, sur l'entraîneur qui ne veut pas faire rentrer Juniho... mais putain tu ne vois pas que ce @³#%**§ d'ailier rate toutes ces passes !!! Je suis chaud les marrons, enlace mon voisin de droite que je ne connais même pas, je suis solidaire, je donne tout, je mouille mon maillot. Fin de la deuxième mi-temps le score est de 1-1 ! Une série de penalties déterminera qui ira en final de la coupe Carioca. La tension est à son comble ! Tout le monde a pété sa durite: je me marre de trop. Flamengo fini par gagné et c'est l'explosion de joie.
Je ne comprends toujours pas comment on peut faire pour être aussi fanatique de ce sport, mais en live on se prend vachement au jeu: je me suis surpris à être content de la victoire d'une équipe. Ça me paraissait bête avant, mais au fond ça reste de l'émotion forte. Par contre, je déplore la suite des évènements qui se traduisent souvent par une petite baston avec les supporters adverses, deux p’tits kicks bien placés et des bouteilles de verres envoyées sur les forces de l'ordre.
Enfin, la leçon que j'ai retenu, c'est qu'avec la danse et la musique, le football fait parti des droits que personne ne peut enlever même au plus pauvre des brésiliens.
C'était Sébastien GONZO, en direct du stade Maracanã, Rio de Janeiro, Brésil; à vous les studios !
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