26 février 2007

Le coeur du Brésil

Le plus légendaire, un des plus grand, le stade principal de la plus grande nation du football. Il n'y a pas de mots pour décrire le Maracanã: aussi appelé le cœur du Brésil. Après la caipirinha, la plage et le carnaval, quoi de plus naturel pour un gringo d'aller voir un match de foot.

Certains rirons en lisant ces lignes et en apprenant que pour un franco-portugais c'était la première fois de ma vie que j'assistais à une rencontre du sport le plus populaire du monde: le football ou soccer pour les américains. Si, si... c'est vrai !
Nous retrouvons Roger, un brésilien, collègue de travail de Benjamin, mon hôte. Il est venu avec sa famille: oncle, cousin et son fils de 8 ans. Tous sont aux couleurs rouge et noir de leur club: le Flamengo.

C'est le club le plus adulé au Brésil car ce fut le premier de la communauté noire. À sa création, en 1895, les clubs étaient réservés aux blancs et très peu de noirs venaient renforcer les rangs avec leurs capacités athlétiques qu'on leur connait. Ils devaient même se tartiner le visage de farine pour être sûr que le public ne remarque pas la supercherie ou pour d'autres raisons qui m'échappent. Et puis ce fut la libération: le Flamengo vint affronter les mythiques Vasco de Gama (club lusitanien) et Botafogo, ses principaux adversaires.

2 heures avant la rencontre, aux portes de l'entrée principale, c'est déjà l'effervescence. Je m'imprègne de cette ambiance et commence à trépigner: impatient d'insulter les adversaires, mes cousins, les joueurs du Vasco de Gama. C'est le grand derby: un peu comme un OM vs PSG, ou un St-Etienne vs OL ! Nous montons aux gradins de ce stade de 80 000 spectateurs, et comme tout bon "flaminguista", je m'enquille 2 ou 3 bières en chantant des comptines à base de "Puta que paril", " Levouuu, levouuu", " Toma no cu"... C'est frais !

Je viens de me transformer en supporter, je hurle sur l'arbitre, sur les joueurs, sur les adversaires, sur l'entraîneur qui ne veut pas faire rentrer Juniho... mais putain tu ne vois pas que ce @³#%**§ d'ailier rate toutes ces passes !!! Je suis chaud les marrons, enlace mon voisin de droite que je ne connais même pas, je suis solidaire, je donne tout, je mouille mon maillot. Fin de la deuxième mi-temps le score est de 1-1 ! Une série de penalties déterminera qui ira en final de la coupe Carioca. La tension est à son comble ! Tout le monde a pété sa durite: je me marre de trop. Flamengo fini par gagné et c'est l'explosion de joie.

Je ne comprends toujours pas comment on peut faire pour être aussi fanatique de ce sport, mais en live on se prend vachement au jeu: je me suis surpris à être content de la victoire d'une équipe. Ça me paraissait bête avant, mais au fond ça reste de l'émotion forte. Par contre, je déplore la suite des évènements qui se traduisent souvent par une petite baston avec les supporters adverses, deux p’tits kicks bien placés et des bouteilles de verres envoyées sur les forces de l'ordre.

Enfin, la leçon que j'ai retenu, c'est qu'avec la danse et la musique, le football fait parti des droits que personne ne peut enlever même au plus pauvre des brésiliens.

C'était Sébastien GONZO, en direct du stade Maracanã, Rio de Janeiro, Brésil; à vous les studios !

Des photos par ici !

20 février 2007

La fièvre du Carnaval

Mise en garde de la rédaction : En raison d’un retard de ma malle arrivant par fret, les récits de mes aventures et exploits ne seront pas (tout de suite) agrémentés de photos. Veuillez m’excuser pour la gêne occasionnée.


Hello all

Quand on arrive au Brésil on sent qu’il y a quelque chose de fort dans l’atmosphère. Non ce n’est pas l’odeur de mon voisin de bus pesant dans les 100kg, revenant de la plage et ne portant pas de T-shirt, mais plutôt l’ambiance électrique qui règne depuis quelques jours.

Les gens sont tous excités et courent dans tous les sens pour les derniers préparatifs. C’est l’occasion de repeindre les volets de la maison, aller chez le coiffeur, s’acheter les derniers accessoires indispensables à une panoplie qui sera éphémère… le temps de 4 jours.


Le Carnaval se décompose en 4 parties.


1/ Tout d’abord, le samedi précédent le mercredi des cendres, il y a le défilé au Sambodrome de la deuxième division des écoles de samba. Comme en foot, les écoles concourent pour être la meilleure et sont classées en fonction de leur précédente prestation.
Comme toute religion ou sport il faut un lieu de culte : vaste, blanc et bourré de monde.

C’est là que m’emmène Benjamin (frère du petit ami de ma sœur… tu suis toujours ?) et Marianne (sa future femme) et leurs amis pour la plupart étudiants venus d’Europe. Après la vérification du badge-pass et le palpage de routine, nous montons dans les gradins de cette immense allée bordée de gradins à ciel ouvert que les cariocas appellent le Sambodrome : d'une douzaine de mètres de large, de 650 mètres de long et pouvant accueillir jusqu'à 88500 personnes. C’est l’architecte brésilien Oscar Niemeyer (il a notamment conçu le siège du parti communiste à Paris…) qui l’a dessiné en 1984.

Les 10 écoles voulant monter dans la cour des grandes défilent chacune leur tour (ordre tiré au hasard) pendant environ 40 min ! Vu que ça commence à 19h00, la dernière passe vers 10h00 du matin le lendemain. La pression ne redescend presque jamais.

Quelques danseurs ouvrent le bal, les « porta-bandeira » (porteur du drapeau) suivis de 8 chars énormes avec plein de danseuses et danseurs dessus et qui illustrent le thème choisi par l’école (madame La Bière ma meilleure amie, les 4 saisons, la tolérance…), tout comme la musique composée pour l’occasion.

Entre chaque char, des groupes de danseurs (au total ça peut aller jusqu’à 5000 pour les écoles les plus réputées), le couple de l’école, la reine de l’école et ses copines toutes plus belles les unes que les autres dans leurs habits de lumière (toutes siliconées aussi ! si si ça se voit quand elles ont les seins à l’air), le meneur du « samba-trame » et la « bateria » : les 100 percussionnistes qui fanfaronnent et donnent le rythmes à tout ce bordel sans nom.

Ça danse, ça chante autour de moi, les costumes chatoyants sont d’une richesse incroyable (même ceux des écoles venant de la favela la plus pauvre), très colorés, très strass, ça tourne de partout, les bières ne coutent pas chères, je chante muni de mon carnet de parole, on transpire… passé les 2 premières écoles tout le monde est enivré par cette folie que je vis pour la première fois.

Les participants on un sourire de jolie très intense, ils sont si fier de défilé pour leur école. Rien quand écrivant ces lignes j’en ressens encore des frissons.

2/ Le lendemain ce sont les plus grandes écoles qui défilent (Beija-Flor gagnante de cette année, Mangueira…). Les mêmes juges ayant élu l’école qui sera upgradée en 2008 élisent (par note et non pas par bulletins secret comme nous le ferons TOUS et BIEN en avril et mai…) la gagnante et les 2 dauphines.

3/ Elles redéfileront pour le plaisir samedi prochain pour « se la péter » une dernière fois.

Avant de vous expliquer la dernière partie du Carnaval, un peu d’histoire, ça ne vous fera pas de mal. Le carnaval est apparu à la fin du XVIIe s, c’est une variante de l' « entrudo », fête portugaise célébrant l’entrée dans le Carême. Du samedi gras au mercredi des Cendres, on jetait eaux, boue, œufs, farine et tout ce qui se trouvait sous la main sur les passants. Jugée violente et de mauvais goût, cette coutume fut interdite en 1904. L'arrivée de la samba (musique) au XXe s a donné au Carnaval ses titres de noblesse. Il a fallu attendre l'abolition de l'esclavage (1888) pour que le carnaval devienne un divertissement populaire.

4/ Enfin, la dernière partie, la plus « originelle », se passe dans la rue durant toute la période du carnaval.

Aussi bien de jour comme de nuit, en ville ou sur la plage, à 10 ou à 3000 ! Ce sont les « blocos ». N’importe quel groupe d’ami peut organiser sont « blocos ». C’est comme un défilé (pour la variante rue) ou un sitting debout (pour la variante plage) ou un groupe de samba joue à tue-tête les airs de MPB (Musica Brasileira Populare). Les gens suivent, entonnent les standards, font la fête sans s’arrêter. C’est la période de l’année où on pète les plombs. On peut se déguiser n’importe comment, c’est même conseillé : en animal, en femme pour les hommes (le plus à la mode), en personnalité politique, …

Voilà dans quelle ambiance j’ai passé ma première soirée et mes premiers jours au Brésil, avant de prendre mes fonctions dans le bâtiment du Consulat Français à la Mission Économique de Rio de Janeiro en tant que Attaché Sectoriel du secteur TIC (Technologie de l’Information et … non pas du Management... des Télécommunications)… je sais ça claque !

16 février 2007

Sébastien au Pays des Merveilles

Bom dia

Voila. J'y suis !


Les derniers jours en France ont été chargés en émotions et très speed, je n'ai pas eu le temps d'etre triste. De plus la vision que j'ai de cette aventure n'a pas laisse la place a la peur. Ce moment a été tant attendu et préparé: si nécessaire, que la transition s'est faite naturellement. Tout est dans la continuité, la suite logique et non dans la rupture. Le vol se passe bien, je ne réfléchie pas trop, je dors même, je me sens bien !

A peine la gomme de l'airbus posée sur le sol brésilien, on ressent déjà les contrastes. C'est le moment des "premières" impressions que l'on n'oubliera jamais. Les cinq sens sont en alerte; en prennent plein les synapses. La peau est humide; il est 22h30 et il fait 28 degrés C. Sur l'autoroute qui m'amène chez mes hôtes les favelas entourant l'aéroport refoulent une odeur acre de déchets accumules et non-traités. Il est déjà tard, mais la ville ne dort jamais: mouvement et bruits dans tous les sens. Le "leite de coco" est plus rafraîchissant que l'eau.

Je vais me coucher avec ses impressions qui commencent a former dans mon esprit un contour de ce mon coeur, mes sens et mes rêves essyaient depuis un temps de traçer au fond de moi !