18 mai 2008

Campagne pour la liberté de l’information ufologique au Brésil

Vous connaissiez déjà depuis longtemps ma passion pour l'ufologie. C'est donc tout naturellement, et avec une immense joie, que je vous annonce que je suis officiellement devenu le correspondant-Brésil pour le magazine français TopSecret Magazine.

Et voici en avant première, mon premier article qui paraîtra dans l'édition du mois d'août… en vente chez tous les bons buralistes !

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Un groupe d’ufologues brésiliens a décidé de prendre les devants et de protester pour exiger la libération d’archives gouvernementales. Ces documents qui ont passé leur période de secret, sont pourtant encore maintenus cachés par l’Etat Fédéral.
Une vraie guerre pour la liberté de l’information entre civils et autorités, où la justice est le champ de bataille, et les témoins et lois, des armes !


Pour bien comprendre la situation actuelle, il faut revenir quelques années en arrière, en 1997, après la réalisation au Brésil du 1er Forum Mondial d’Ufologie. A cette époque, un groupe d’ufologues de tout le pays, soutenus par les fondateurs et coéditeurs du magazine brésilien UFO, le plus ancien au monde sur ce sujet, s’est réuni au sein de la Commission Brésilienne d’Ufologie (CBU).
A cette occasion, une lettre a été rédigée à l’attention du gouvernement fédéral à Brasilia, capitale du pays, revendiquant officiellement l’accès à plusieurs documents à caractère ufologique. Aucune réponse !

La situation est restée inchangée jusqu’en mars 2004, année où une grande campagne nationale est lancée, relayée par le magazine UFO et surtout par Internet. Toute la communauté d’ufologues du Brésil et de pays sympathisants s’est mobilisée, à tel point que les médias en firent la une de plusieurs journaux, suscitant ainsi un vif intérêt d’une partie de la population.
En plus de cette campagne, le groupe persévérant des ufologues de la CBU dépose plus d’une dizaine de sollicitations de consultation de documents, auprès des différents organes, de chaque ministère, en charge de la gestion, de la manutention et de l’archivage des dossiers classés secrets ; en particulier auprès des trois forces armées du pays. Ces demandes n’ont jamais abouti.

La même année, un scandale faisant intervenir l’armée de terre éclate. Des membres d’une base militaire de la région de Salvador, dans l’Etat de Bahia, brulent des documents classés, relatifs à l’époque de la dictature. Considérés comme documents historiques et touchant à une période difficile de l’histoire du pays, cet acte est très critiqué par l’opinion publique et les associations de droit de l’homme.
Cet événement va jouer en faveur de la CBU, puisque le gouvernement réagit en promulguant une loi qui contrôle et centralise les documents classés par chaque administration publique, évitant ainsi que des informations, dont celles à caractères ufologiques, puissent être victimes d’une censure.

Il est important de se rappeler, qu’à cette époque, seule une loi, peu détaillée et datant de l’ère de la dictature, régissait les accès aux documents classés secrets par le gouvernement. Les périodes de classification étaient très importante et prorogeables à l’infini de manière autocratique.
Il est certain que la pression exercée par l’opinion publique, lors de la première année de la campagne, et l’événement survenu à Salvador de Bahia, a incité le gouvernement à revoir sa législation.
La loi obsolète a donc été remplacée le 05 mai 2005 par la Loi 11.111/2005, qui a aussi créé le CAAIS, la Commission de Validation et Analyse des Informations Secrètes, l’organe de contrôle et de centralisation des documents classés.
Le CAAIS est composé du ministre de Casa Civil, équivalent du premier ministre en France, du Ministre de la Justice, de celui de la Défense, des Relations Extérieurs, du président du Bureau de la Sécurité Institutionnelle, de l’Avocat Général de l’Union et du président du Bureau des Droits de l’Homme.

Quelques jours après l’entrée en vigueur de la Loi 11.111/2005, la campagne eut un autre résultat très enthousiasmant pour les ufologues. Le 20 mai 2005, quelques membres de la CBU ont été invités par le Ministère de la Défense à visiter les installations militaires du 1er Centre Intégré de Défense Aérienne et Contrôle du Trafic Aérien (CINDACTA 1) et du Commandement de Défense Aérospatiale Brésilien (COMDABRA).
Après la visite, trois chemises du dossier classé de l’Opération Prato (principal dossier ufologique du pays, voir plus bas) ont été révélées, prouvant ainsi que l’armée détient bien des documents d’enquête sur les phénomènes aériens non identifiés !

La CBU devant le siège du COMDABRA à Brasilia

En interview, le 18 mai 2008, Fernando Ramalho, fonctionnaire du Congrès National du Brésil, membre de la CBU et principal responsable du Dossier UFO Brasil, se souvient : « Pendant la visite du COMDABRA, un des militaires présents, nous affirma qu’il existait, rien que pour l’armée de l’air et tous sujets confondus, près de 14 tonnes de documents classés dans tous le Brésil. Ces documents vont devoir être filtrés par le CAAIS récemment créé pour être ou non libérés ». Les documents relatifs à des cas ufologiques ne doivent représentés qu’une petite partie de toute cette information mais il est certain qu’ils existent et que donc des phénomènes sont vécus par les membres de la FAB, la Force Aérienne Brésilienne.

Cette visite a conforté le mouvement et a nourrit chez les ufologues l’espoir qu’un vrai dialogue entre armée et civils venait d’être initié et que d’autres pas serait effectués dans ce sens. Malheureusement après quelques temps d’attente sans nouveaux signes et sans dialogue, la CBU comprit son illusion et décida qu’il était plus que temps de réclamer ses droits de manière légale.

En interview, Marco Antonio Petit, membre fondateur de la revue UFO, soutient que « ce mutisme est normal, personne à la FAB ne veut se compromettre ouvertement mais beaucoup sont ceux qui pensent que des dossiers méritent d’être étudiés attentivement ».

Marco Antonio Petit


Selon la Loi 11.111/2005, trois types de dossiers classés existent : les dossiers dits Ultra-Secrets sont gardés pendant 30 ans sans pouvoir être consultés, les dossiers Secrets 20 ans, les dossiers Confidentiels 10 ans et les dossiers Réservés 5ans. Les dossiers peuvent voir leur période de secret être prolongée seulement après consultation d’une commission spéciale, limitant ainsi les abus.

Partant de ces données, tout cas à caractères ufologiques, étudié et faisant intervenir les forces armées, et antérieurs à 1977 devraient donc être consultables à partir du premier janvier 2008. Ce fait est des plus importants pour les ufologues brésiliens, puisque cela rendrait public les rapports sur l’Opération Prato de 1977 (voir plus bas). La loi permettrait aussi d’avoir accès au fameux cas de Varginha de 1996 (voir plus bas) connu comme le Roswell brésilien.

Mais, malgré ces spécifications, aucune demande de consultation n’a à ce jour été traitée jusqu’au bout. Tous les processus entamés se sont perdus, sans explications, dans les méandres de l’administration.

En décembre 2007, à l’aide de plusieurs juristes et avocats, le Dossier UFO Brasil de 66 pages a été déposé par la CBU et enregistré au Palácio do Planalto, siège du gouvernement à Brasilia, à l’attention du ministre de la Casa Civil. Sous forme de requête, le document a pour principal objectif l’application de la Loi 11.111/2005 qui régit les archives secrètes du pays et lance un appel pour la création d’un organisme mixte d’étude des phénomènes aériens non identifiés, à l’image du GEPAN que les brésiliens nous envient beaucoup.

Le dossier est donc un recours à la loi qui n’est pour le moment pas appliquée, et à été porté à l’un des plus hauts niveaux de l’appareil gouvernemental. De manière synthétique le dossier se divise en trois parties, en 3 argumentations, rédigées pour convaincre les membres du CAAIS.
La première partie revient sur les principaux cas connus du public depuis les premiers rapports du genre, établis à partir de 1954. Les cas décrits sont surtout des affaires faisant intervenir des civils et les corps de l’armée. Certains des cas ont été étudiés par le SIOANI, le Système Investigation des Objets Aériens Non Identifiés, organisme de la Force Aérienne Brésilienne, qui fonctionna de 1969 à 1972.
Dans la seconde partie sont présentées toutes les mesures prises par le pouvoir Exécutif et Législatif pour définir et réglementer ce que sont des documents classés secrets, comment ils doivent être traités et comment ils peuvent être consultés. C’est dans cette partie que se trouve l’argumentaire juridique de la requête pour faire valoir les droits des citoyens.
Enfin, la troisième partie liste les principaux dossiers connus qui selon la loi devraient pouvoir être consultables et qui sont pourtant encore tenus à l’écart du public.

Avec une nouvelle pression d’une partie de l’opinion publique et ce recours offensif, la CBU pense qu’elle aura accès aux dossiers demandés puisque il en va de l’application direct de la loi. Cependant, si les autorités se refusaient à répondre de leur devoir dans les délais fixés par la législation, le dossier serait transmis au STF, équivalent du Conseil d’Etat en France. Dans ce cas le CAAIS devra s’expliquer et justifier sa décision.

« Le dossier ne manque de rien ! Mais nous avons envisagé toutes les possibilités », souligne Fernando Ramalho, en charge du recours.

Le Brésil a souvent été par le passé, et encore de nos jours, le terrain d’intenses activités ufologiques. La population, contrairement à l’Europe, perçoit ces faits sans trop de peur et de gêne. Témoins de l’importance du phénomène au Brésil : le magazine UFO, précédemment cité, qui est tiré à 30 000 exemplaires tous les mois et le Centre Brésilien de Recherche sur les Disques Volants, le CBPDV, plus importante association d’ufologues qui compte 3 300 affiliés. On retiendra aussi le fait que le Brésil accueille le salon mondial de l’ufologie dont la 2ème édition s’est tenue en novembre 2007.
Les langues des brésiliens se délient très facilement et les médias s’emparent souvent de témoignages qui viennent ponctuer les plus grands journaux télévisés. En outre, le Dossier en cours a largement été relayé dans les médias et même par Globo, conglomérat géant de communication (journaux et télévision).

Le Dossier UFO Brasil sera sans doute un combat difficile et de longue haleine mais les expectatives sont plutôt optimistes. La lecture de ces dossiers très importants et révélateurs sera sans précédent et permettra à la communauté ufologique internationale, de faire un grand pas dans la compréhension des phénomènes aériens non-identifiés.
Comme il semble être le cas, la quantité d’information libérée à traiter serait colossale mais Fernando Ramalho nous affirme que « toute la communauté ufologique sera mobilisée, couvrant toutes les disciplines nécessaires à la compréhension du phénomène ».

Le processus entreprit par la CBU suit son court, passant d’un service du gouvernement à l’autre. D’ailleurs, chacun peut suivre de prés l’évolution du dossier grâce aux numéros des protocoles rendus publiques sur le site du magazine UFO.
Fernando Ramalho appelle chaque jour les différents cabinets ministériels. La pression exercée est telle que les interlocuteurs montrent des signes de compréhension et prennent d’eux même les devants sur certaines actions.

« Le recours initial est complété par des demandes annexes afin d’aider le dossier à avancer plus vite dans les administrations », ajoute Fernando à propos de son travail.

En effet, afin de donner une meilleure compréhension à la demande faite aux ministères qui seraient tentés de traiter le dossier à la légère, des recours annexes sont régulièrement enregistrés pour, par exemple, solliciter des audiences de la CBU auprès des membres du CAAIS. Le but est d’établir un dialogue et de démontrer la motivation des ufologues ainsi que l’importance de l’enjeu pour toute la société scientifique et publique.

Actuellement la seule certitude est que le dossier a été reçu par les différents ministères qui composent le CAAIS et que des demandes d’informations et d’analyses circulent entre la Casa Civil, responsable du dossier et les administrations concernées.
Il semblerait qu’une demande de libération de quelques dossiers mineurs a été engagée pour le mois de juillet afin de calmer l’impatience de la CBU. Cependant, pour les principaux dossiers, aucune réunion des membres du CAAIS n’a encore été convoquée.

« Le Brésil comme pays moderne et démocratique devra s’aligner à la tendance pour une plus grande transparence et efficacité dans l’étude des UFOs » remarque Marco Antonio Petit. Beaucoup de nations ont déjà reconnu que le phénomène est étudié par un organe publique, comme la France, pionnière dans ce domaine, mais aussi l’Espagne, le Chili, la Belgique, le Pérou, le Mexique et très récemment le Royaume-Uni qui vient de libérer une partie de ces archives.

Ce combat est avant tout une lutte pour la liberté de l’information du peuple sur les agissements du gouvernement, défendant ainsi un droit inaliénable stipulé dans la constitution brésilienne.

Cette action exemplaire mérite d’être soutenue par tous et d’être initiée dans les pays qui n’ont pas encore libérés leurs archives !

Rappel sur l’opération Prato

De septembre à décembre 1977, en Amazonie, l’armée de l’air a engagé une série de recherches sur des manifestations ufologiques obtenant de surprenantes informations et des enregistrements vidéo à propos de la nature des engins non-identifiés qui ont été vus par la population locale.
En effet, à plusieurs reprises des habitants de la région de Colares, dans l’état du Pará, ont été terrifiés par des apparitions.
L’affaire a d’abord été traitée comme une question de sécurité nationale, puisque les militaires pensaient à une intrusion américaine ou à des mouvements des rebelles locaux qui agitaient la région. Mais les observations ne sont jamais arrivées à aucunes de ces conclusions.
Le poste de santé du village a soigné plusieurs personnes qui avaient été brulées par « d’étranges lumières venant du ciel ». La population, souvent pauvre et analphabète, a crue à une attaque du Diable et, prise de panique, s’est souvent réfugié dans l’église.

En 1997, le commandant de l’opération, le Capitaine Hollanda, concéda une interview au magazine UFO dans laquelle il raconta les opérations effectuées et avoua avoir filmé le déplacement d’étranges petits engins, apparentés à des sondes, mais aussi de gigantesques vaisseaux. L’opération fut aussi chargée de recueillir les témoignages des villageois et calmer leur état de panique.
Trois mois après l’interview, Hollanda fut retrouvé mort à son domicile. Un rapport officiel statue sur un suicide.
Cette opération militaire est sans aucun doute la plus spectaculaire dont la population soit au courant et dont un membre officiel des autorités militaires a reconnu les faits.

Rappel sur le Cas de Varginha

Le 20 janvier 1996, à Varginha dans l’état du Minas Gerais, la population a aperçut d’étranges phénomènes. Cette apparition a été très médiatisée par la chaine Globo et constitue le cas le plus célèbre du Brésil, mais qui est souvent mentionné comme étant une plaisanterie.
Un objet gris duquel émane une épaisse fumée blanche a été aperçu à 10km de la ville, se dirigeant vers le sol, comme étant en péril. Peu après plusieurs personnes ont dit avoir vu deux créatures à la peau marron, avec des yeux rouges énormes et trois protubérances sur le crâne.


Juste en suivant, la Police Militaire et des Pompiers sont arrivés. Après une heure de recherche, et plusieurs tirs entendus au loin, les civils ont affirmé avoir vu revenir la police avec une caisse et un sac de joute semblant contenir des êtres vivants.
Le cas de Varginha a été relayé par d’innombrables médias, mais les forces de sécurité ont toujours nié leur implication dans cette opération, alors que plusieurs militaires sont morts d’étranges infections pour avoir été en contact rapproché avec l’hypothétique engin et ses occupants. Beaucoup de famille ont posé des recours en justice pour obtenir de l’armée qu’on leur remette le corps du proche défunt et que l’on fasse la lumière sur ce qui s’est réellement passé. Mais aucun résultat n’a encore été obtenu dans ce sens.
Par ailleurs, il semblerait qu’après l’événement un accord entre le Brésil et les Etats-Unis a été signé, pour intensifier les recherches spatiales. Après cette alliance, il paraitrait que l’hypothétique vaisseau et ses occupants ont été récupérés par l’armée américaine.