28 janvier 2008

Week-end pré-carnavalesque

Le Carnaval... un mot qui fait rêver. Rien que de vous l’écrire j’en ai des frissons à la réminiscence des effluves sensorielles de vécu de ces dernières semaines.
C’est la fête la plus populaire au Brésil qui a lieu tous les ans durant les 4 jours qui précédent le mercredi des cendres. Ça se finit par le mardi gras qui annonce le carême. Faut donc s’en mettre plein la panse, le foie, les yeux et les oreilles.

Mais la réalité dépasse parfois la réalité elle-même : le Carnaval commence bien avant ces 4 jours et se finit après. Et heureusement, ça te permet de préparer ton corps et ton mental. C’est donc à partir du vendredi 25 janvier que les hostilités ont commencé.

L’air était électrique à la sortie du boulot et toute la journée les gens trépignaient, avec une seule envie qui ronge de l’intérieur : sortir le plus vite possible et être prêt à commencer ces 2 semaines de pure folie !
18h00, une goutte de sueur coule sur ma tempe. « Ça y est ! C’est l’heure mon p’tit Seb… tu ne peux plus reculer, va te jeter dans cette eau profonde qu’est le Carnaval ! », me disait la petite voix qui est dans ma tête. Le fauve était lâché : j’ai arraché ma cravate, j’ai acheté une bière au coin de la rue et me suis dirigé vers la place principale du quartier des affaires pour y retrouver Sophie et d’autres zombies de bureau assoiffés d’émotions fortes. Déjà des milliers de personnes la pupille dilatée et le col ouvert s’était amassées autour d’un camion-sono sur lequel étaient perchés des zikos manipulant adroitement leur joujou de prédilection. La combinaison des sonssi faisait trémousser dans une même vague toute la foule. Même la nature n’a put se retenir devant tant d’émotion : elle a laissé couler sur nous ses larmes tièdes rajoutant un peu plus de magie à cette scène.


Ce que nous venions de vivre était notre premier « bloco » ou « cordão » ! Un groupe ou une fanfare qui se pose en ville, joue de la musique et souvent déambule suivi de son cortège de public. Ces « cordões » sont les ancêtres des écoles de samba modernes qu’il faut plus rapprocher d’un club ou d’une équipe plutôt que d’une école d’apprentissage. Ces dernières font aussi le Carnaval mais d’une manière différente.

Il y a donc deux carnavals si on peut dire mais qui n’en font qu’un. Une bivalence enrichissante qui remplit ta journée et tes nuits.

Les « blocos » regroupent une dizaine de percussionnistes et venteux qui défilent. Cela réunit beaucoup de personne (jusqu’à 50 000 pour les plus connus) le plus souvent déguisées ou au moins accessoirisées. Ils jouent et nous on chante et danse.
Il y a une extraordinaire énergie dans l’air qui te maintient éveillé, même fatigué avec peu de sommeil, et te permet de supporter sans un gémissement de plainte la glace à la caipirinha que l’on vient de t’offrir. Tes pieds bougent tous seuls et ton corps a des convulsions plutôt agréables à chaque croche de la partition.


Forcement, il arrive une heure (assez rapide) ou tout le monde est joyeux. Les blocos s’est donc avant tout du bonheur que l’on communique par tous les moyens aux autres bipèdes de la meute. Des sourires, des compliments sur le beau déguisement de ta voisine, des tapes amicales dans le dos de ton voisin pour qu’il te laisse passer afin d’atteindre le vendeur de boissons fraiches… mais le plus fou ça reste le phénomène du « bisou de carnaval » : un baiser (sur la bouche) donner ou reçu sans chi-chi ni bla-bla. « Na boa », comme ils disent !


Il suffit d’un regard insistant pour faire comprendre que l’on trouve le(a) partenaire éphémère particulièrement alléchant(e), on s’approche, dit bonjour (formalité facultative) et on embrasse. On parle un peu et souvent, par un mouvement de foule comme dans les films ou les amoureux sont sur un quai de gare à l’heure de pointe un jour de grève, on se perd de vue et on ne se revoit plus jamais.


Parlons des déguisements : Sophie était en belle petite fée rouge. Des petites ailes pour s’envoler, un boa rouge autour du coup et une fleur en broche dans les cheveux. Son visage angélique l’aidant beaucoup dans la finition de son personnage. De mon coté, j’ai opté pour des couleurs karl-largarfeldienne : le noir et le blanc. Des chromatiques que je ne porte jamais mais qui ces jours là ont fait fureur. Haiiiiiiiiiiiii ! Un short noir, des bretelles, un t-shirt noir, un chapeau melon bicolore et des cils énormes à l’œil droit. A quelques détails près, vous avez bien évidement reconnu… Alex ! Oui, le héro tragique d’Orange Mécanique de notre ami Stanley K.


Dans l’assemblée il y avait : des blanche-neige et des hommes en blanche-neige, des femmes de ménages, des travestis, des costumes du début du siècle dernier, des hommes des cavernes, des chinois, des minnies mais pas de mickey, un lion, une lapine, une belle plante vert, une danseuse de french-cancan, des baigneurs, des supermen, des spidermen, des wonder-women et pleins d’autres supers héros, des diablesse, des anges, des mariées, un homme sur échasses, pleins d’autres fées, un autre Alex (je lui ai cassé la gueule), des afros au cheveux de toutes les couleurs, un singe, une cannette de bière, des clowns, un marin, les 4 fantastiques, un prisonnier, un taxi, Che-Guevarette, des princesses, des Césars, des Cléopâtres, un moine pressé…


Ajoutez à ce délire perpétuel des cotillons partout, des serpentins qui volent dans tous les sens, du soleil, souvent de la pluie… vous obtenez ce que l’on appelle, le Carnaval de rue !
C’est dans cette ambiance, plus chaleureuse qu’un liquide amniotique, que l’on a passé notre week-end pré-carnavalesque, avec entre deux blocos un petit brunch ou une petite sieste.


Nous retiendrons particulièrement le bloco Céu na Tera dans le quartier de Santa Teresa, où le groupe a joué dans un wagon de tram’ qui avançait, et celui de Gigante da Lira à Laranjeiras destiné aux enfants : c’était trop chou !


Le dimanche soir pour clore le tout, il a aussi fallu que l’on participe au dernier défilé de préparation de notre école de samba : VIRADOURO, avant dimanche prochain : jour J !

PS: pleins de photos des blocos de Céu na Tera et Gigante da Lira

20 janvier 2008

Arraial do Cabo

Rien de tel qu’une visite pour continuer à explorer le Brésil. Aurélie vient passer 15 jours de vacances avec nous. Après 6 jours de beau temps à Rio (et oui ça arrive) on saute dans un bus direction Búzios (cf. post de mars/07). Nous y passons 2 jours à marcher de plage en plage, à profiter du doux soleil, déguster de bons jus 100% naturel …


Une des plages les plus tranquilles, entendez par là que vous avez plus de 4 m² pour vous posez est la « Praia dos Ossos », la plage des Os. Il paraît que beaucoup d’os ont été retrouvés à cet endroit. Búzios a été une grande plaque tournante de piraterie et de commerce d’esclaves, bien loin du Búzios actuel, point de ralliement de la jet-set brésilienne et argentine qui vogue entre clubs chics et restaurants classes où tout le monde porte ses lunettes de soleil de grande marque même la nuit.


Comme avec Aurélie, Lili au Brésil, nous sommes des sportives, oui oui, la folie du lendemain a été un détour par la plage des surfers plutôt excentrée sur les coups des 12h … heureusement que le soleil jouait son timide derrière quelques nuages. Praia Brava est une des plages les plus sauvages de Búzios. Dans une immense anse mieux vaut ne pas s’y attarder quand la marée monte aux risques de devoir faire sa palourde en s’accrochant aux rochers. Non loin de là pour les intéressés se trouve la « Praia Olho de Boi » (œil de bœuf), plage nudiste.
On a voulu aller voir la célèbre plage de Brigitte Bardot mais une fois arrivées devant, on a été effrayé par le monde et malgré la fatigue de notre marche on a couru vers notre petite plage de la veille …

Le vendredi on file à Arraial do Cabo, à 140 km de Rio de Janeiro, entre Búzios et Cabo Frio.
Appelé “le paradis de l’Atlantique” par ses habitants, Arraial do Cabo réunit les paysages les plus beaux du littoral : des plages, des dunes, des lacs, des côtes escarpées…
Après 30 minutes de bus entre Búzios et Arraial sous les nuages, le soleil daigne finalement nous accompagner sur le chemin de la plage et reste avec nous jusqu’à la fin de journée. Et bien heureusement car la plage do Forno aurait perdu un peu de son charme sans la lumière.

La Praia do Forno s’étend sur à peu près 500 mètres, l’eau y est transparente, bleue claire jusqu’à un bleu foncé … un paradis sur terre ! Cette plage, protégée par le Morro do Forno, est un lieu de pêche sous marine et de plongée.

Après s’être émerveillées comme des mômes devant un cocotier de Noël illuminé, nous avons quitté notre parasol, compagnon de quelques heures pour retrouver Seb à la gare qui lui arrive directement du travail.


Arraial do Cabo est avant tout un village de pêcheur, bordé de plages paradisiaques. Un tour en bateau-touristes nous a permis d’en découvrir plusieurs. Toutes aux eaux plus gelées les une que les autres mais toutes merveilleuses. Du sable blanc qui crisse sous nos pieds, de l’eau translucide qui nous permet d’apercevoir des tortues de mers gigantesques, une grotte bleue, etc.


Pour ceux qui souhaitent y aller, on a une super adresse de pousada, c’est une auberge de jeunesse charmante, avec un super patio avec piscine qui borde la cuisine ornée de plein de plantes vertes. Une vraie petite perle mais qui d’extérieur ne paie pas de mine !

A Arrail do Cabo, comme partout sur la côte, il y a aussi une plage pour les surfeurs et coïncidence... elle s'appelle aussi « Praia Brava » car le courant y est brave ! Pardi !


En somme, un week-end plutôt touristique mais très agréable. La mer et la plage sous le soleil ça vous fait un bien fou !

PS: les photos c'est par ici !