18 novembre 2008

La théorie des cycles

Ça faisait longtemps que vous n'aviez pas la chance de nous lire ! Et je m’en excuse.

La conjoncture de ces derniers mois n'ont pas été propices à l'écriture mais plutôt à la réflexion.

Je vous avoue que c'est aussi par manque de motivation et de temps mais encore plus car à mes yeux, il devient chaque fois moins évidant d'exprimer et de retranscrire sur le papier (aujourd'hui remplacé par l'écran de l'ordinateur) ce qui appartient maintenant au « quotidien » et qui s'est ancré en nous.
Tous ces aspects qui au début nous sautaient aux yeux, car nouveaux et différents, sont maintenant plus ou moins compris et assimilés, donc plus complexe à en faire saisir l’essence. Une description de certains détails de la vie brésilienne, que j'aimerais vous faire partager, serait forcement biaisée par mon moi altéré depuis mon arrivée et surtout incomplète. Notre vison a été profondément changé et certaines explications ne peuvent plus être transmises.

Après plus d'un an au Brésil, on répète des cycles que l'on a déjà traversé. La roue tourne emportant dans son sillon les quatre saisons (ici elles sont plutôt deux) qui reviennent, et avec elles des moments déjà vus et ressentis.

Je suis en plein dans cette phase ! De nouveau, c'est l'époque où les écoles de sambas s'organisent pour un autre carnaval, l'hiver se fini, le soleil revient, les plages sont de nouveau inondées de cariocas le week-end, c'est la saison de la chasse aux touristes qui commence, des missions professionnelles sont renouvelées...


Ce qui est intéressant et stimulant dans ce renouveau, c'est que mon regard sur le Brésil a changé et s'est façonné au gré des rencontres et expériences. L'universalité des sensations et la répétition des phénomènes suggèrent un changement de perspective. Tous ces signes qui se réitèrent n'ont plus le même sens et se montrent sous un autre jour, plus clairs, plus pertinents. L'esprit est plus réceptif, le regard plus attentif, on s’enrichie de nouveau et plus vite.
Comme le nouveau né qui voit chaque jour un peu moins flou, les contours de la personnalité et du caractère (la distinction entre ces deux notions est voulue) du Brésil se dessinent de manière plus nette. Les clés pour en ouvrir les différentes portes se font plus nombreuses, mais toujours est-il que je suis encore un bambin dans ce pays à 1000 facettes !

La théorie des cycles, contradictoirement aux premières idées qu’elle renvoie, est donc riche en surprises et changements, et n'est en aucun cas synonyme de routine. En parallèle, d'autres faits me donnent l'opportunité d'un regard différent sur le Brésil. Le référentiel de ces derniers mois, avec le retour de Sophie en France, s'en est trouvé profondément altéré, à notre grande surprise, de manière positive.
Un autre angle est survenu avec le changement de colocataires, à notre retour de vacances en juillet, qui a apporté une vague de fraîcheur et nourrit ma soif de connaissance et de partage avec des gens qui aiment en faire de même.

Je vis donc de nouveaux moments avec des connaissances du tout début, des moments déjà vus avec de nouveaux amis, et vis et versa.

L'effet produit est une inondation de mes 5 sens dans un flot de nouveautés. Ce bain extrêmement stimulant apporte quelques gouttes de mélancolie, car la rivière ne s'arrête pas de couler et bientôt je devrais reprendre un navire vers d'autres horizons avec le sentiment que ma gourde (sans fond ?) n'a pas entièrement été remplie. Mais avec celui encore plus heureux d'une nouvelle source à laquelle je boirai et qui fera jaillir en moi (et en nous) d'autres joies !



En attendant les prochaines photos de plages et d’eau turquoise, voici quelques images du coin… par ici !