14 juillet 2007

A Costa dos Coqueiros

La première partie de notre périple achevée, de l’argent en poche, nous filons découvrir le littoral du Nord de l’état de Bahia : a Costa dos Coqueiros (la côte des cocotiers).

Le cœur léger nous prenons le bus direction Mangue Seco, dernière ville de Bahia, au nord avant l’état de Sergipe. Ce village de pêcheurs est difficile d’accès, comprenez par là que l’utilisation de bus ou de taxis sur piste de terre rouge puis l’emprunt d’une barque sur l’estuaire est indispensable pour arriver à bon port. Ceci explique l’absence quasi-totale de voyageur sur place (attention : nous sommes en juillet, donc en hiver sous l’équateur, ce n’est pas la meilleure période pour voyager).

Notre allégresse ne durera pas longtemps. En effet la météo doit être contre nous, il fait gris, il y a du vent, ce temps donne un côté lugubre et sans vie à cet endroit ; l’ambiance est glauque donc nous décidons de ne pas nous attarder. Nous plions bagages dès le lendemain après avoir fait un saut à la plage qui doit être merveilleuse sous le soleil : une étendue de 42 km de sable blanc ornée de cocotiers.


Nous voilà donc partis pour Praia do Forte où nous retrouvons le soleil, ce qui efface bien vite l’expérience ratée de Mangue Seco (a près tout, prendre 2 bus, 3 taxis, 2 barques en moins de 24 heures ça arrive à tout le monde, non ?).
Là-bas, nous découvrons le vrai côté touristique de la côte des cocotiers, une ville ressemblant comme deux gouttes d’eau à « EuroDisney » avec une allée pleine de restaurants, de boutiques et d’autres « attrap’ touristes » en tout genre, il ne manque plus que Space Montain et le labyrinthe d’Alice. Entre un village complètement mort et lugubre et une ville totalement artificielle, trouverons-nous un juste milieu ?


Malgré ce manque d’authenticité intra muros, la côte est stupéfiante : des piscines naturelles qui offrent une eau calme à côté d’un spot pour surfers plein d’énormes vagues, une eau bleue claire translucide et presque pas froide. Ce premier vrai moment de farniente très appréciable est accompagné d’un soleil timide, mais assez présent pour nous emplir le cœur d’énergie. A quelques kilomètres au Nord de Praia do Forte se situent les villages d’Imbassai, Santo Antonio et Diogo que nous décidons de visiter les uns après les autres.

Le bus nous dépose à Imbassai, pas de béton, seule une piste de terre rouge. Ce village est très étendu et nous y découvrons des pousadas partout, mais seulement deux touristes : nous. Parmi la quarantaine de pousadas présentes, nous élisons domicile chez Habu, un allemand fort sympathique. Un véritable petit coin de paradis à 2 mètres du fleuve, à 100 mètres de la plage et où nous dégustons chaque matin un « café da manhã » (petit déjeuner) qui vaut presque celui de l’argentin à Capão (cf ci-dessous), c’est vous dire comme il fut délicieux !!


Imbassai signifie « entre deux eaux » car la plage à cette particularité d’être prise entre l’océan et le « rio » qui offre une eau douce pour se rincer. On y a passé 3 jours extrêmement « peinard », pas de touristes à cette époque, et nous n’avions rien d’autre à faire que d’aller à la plage et prendre le temps de prendre son temps. L’endroit est paradisiaque, idyllique.
Eole est déchaîné en ce mois de juillet ce qui énerve Poséidon, mais nous trouvons refuge au bord du « rio », protégé du vent, où nous déjeunons les pieds dans l’eau.


Mais attention, vous nous connaissez, on a pas mal la bougeotte, alors quand on nous dit que Santo Antonio n’est qu’à 5 km par la plage et que ça se fait rapidement, on fonce. Eh bien, je peux vous dire que marcher toute cette distance sur du sable, c’est du sport. Pour ceux qui ont déjà fait des randonnées avec moi ou par ceux qui auront lu les articles précédents, vous voyez ce qui Seb doit supporter, mais ça le fait plutôt rire… Une fois arrivés à destination une petite « barraca » nous tend les bras et nous déjeunons comme tous les jours face à l’océan sur une plage déserte. Un havre de paix loin de ces sites touristiques, il y a moins de 10 personnes sur cette plage dont 3 qui travaillent dans le restaurant, c’est vous dire la sérénité qu’on y a trouvée.


Comme une randonnée ne s’arrête jamais si simplement nous reprenons la route vers l’intérieur du village, tout petit mais bondé de magasins d’artisanat prêts à accueillir l’acheteur ! Malgré tout c’est ravissant, cette fois-ci pas de terre rouge mais du sable blanc partout : vous vous imaginez vous levez les pieds dans le sable, ça doit être magique. Derrière le village une étendue de dunes blanches à perte de vue. On nous indique que Diogo n’est qu’à quelques kilomètres derrière celles-ci. Aucune indication, le but est de ne pas se perdre dans ce désert blanc (la légende dit que certains s’y sont perdus. En racontant cela, je ne vise personne… l’intéressé se reconnaîtra !).
Nous sommes surpris par la pluie (heureusement que nous avons toujours un parapluie dans notre sac à dos !) ce qui rajoute un côté surnaturel à cette expédition. Diogo, village authentique, endormi sous la pluie nous fait espérer qu’il existe encore d'autres endroits sur la côte du Brésil, comme celui-ci, qui ne sont pas assaillis de visiteurs comme Praia do Forte.


Revenons à nos tortues, entendez par là le retour à Praia do Forte. Cette ville a su utiliser la curiosité et le porte-monnaie des touristes afin de défendre une cause écologique. En effet c’est à Praia do Forte que se trouve le « Projeto TAMAR ». C’est un projet destiné à la sauvegarde des tortues. Les biologistes y font pondre des tortues, aident les bébés tortues à atteindre l’océan, sensibilisent les pêcheurs (cours de massage cardiaque pratiqué sur une tortue coincée dans un filet) à la protection de cet animal présent sur terre depuis l’époque des dinosaures. D’autant plus que sur mille naissances, seulement deux tortues arriveront à l’âge adulte, les autres terrassées par la sélection naturelle.


Le projet est en grande partie financé par les recettes du magasin de souvenirs : l’écologie, la sauvegarde des espèces et le tourisme peuvent faire bon ménage si cela est fait de manière intelligente. Notre dernier jour avant notre retour à Rio a été d’un farniente total : un beau soleil, un spectacle de surf, un pic-nic délicieux.

Nos vacances ont été un pur moment de bonheur où découverte et liberté se sont bien trouvées. Certes les vacances touchent à leur fin, mais une fois dans l’avion on se dit qu’on rentre chez nous, à Rio de Janeiro, et c’est plutôt la classe.

PS: les photos sur Picasa: Mangue Seco, Praia do Forte, Imbassai, Santo Antonio

5 juillet 2007

Chapada Diamantina

Qu’est ce qu’on a du mal à dormir dans un bus sur-climatisé qui ballote sur des routes de montagne, freine sec et ne rate aucun nid de poule ! Alors que d’autres comme Djé le baroudeur (cf. son blog !!!) ou les brésiliens qui font ce trajet chaque jour pour aller bosser, ne s’incommodent plus de ces détails.
Premiers instants du voyage de « muchileiros ». Va falloir travailler ce « skill ». Surtout si on veut concrétiser les projets qui trottent dans nos caboches.
Hé oui, car depuis que nous sommes passés sous l’équateur, la découverte, l’éveil des sens, la stimulation de l’esprit… ont un bien fou sur nous. Comme si notre âme était aérée. Le pire c’est que je sens que nous devenons accros à cette sensation. Nous envisageons déjà pleins d’autres aventures. Mais cette soif s’achève-t-elle un jour ? Obtient-on la félicité en asséchant cette envie ? Nous en débattons souvent (vos avis nous intéressent). Ce n’est pas sûr. Et là est le dilemme. Foutu monde vaste, varié et si tentant !

Après 06h de bus, quelques courbatures et bosses, nous voilà arrivés à Palmeiras en plein milieu de la Chapada Diamantina. : Parc naturel, situé à 450 km de Salvador. Des canyons, des grottes, des cascades, des rivières voilà la splendeur de cette région qui nous tend les bras. Espace initialement habité par des indiens, il a vu arriver des vagues de colons attirés par ces ressources minérales en diamant et autres pierres précieuses. Aujourd’hui toutes les mines sont fermées et la région protégée. Seuls quelques rares locaux s’aventurent à la chasse aux cailloux pour gagner un peu de pain.

De longues journées se profilent sur ce lieu vert, ocre, rouge et bleu.

Par les pistes de terre rouge, nous atteignons notre but : Capão. Un adorable village : authentique ! Bien que vivant en grande partie du tourisme, le cadre de vie et les gens restent naturels. Les nomades qui s’y arrêtent sont plutôt du style baba et tout le monde semble cohabiter en harmonie, chacun son rôle, la terre tourne et les différences culturelles ne semblent plus être des barrières. La pousada de Dai n'échappe pas à cette règle. Une parfaite école de la vie en communauté : salles de bains, toilettes, cuisine, terrasse, lignes à linge, lavoir… tout est communautaire. On va être bien ici !


Notre première marche nous permet de découvrir les décors de nos 4 prochains jours : d’imposant morros et un grand manteau de végétation. Tout est très diversifié ; on passe d’un petit ruisseau aux pierres plates à une épaisse forêt tropicale ou à des steppes à la terre sèche.
Mais partout de l’eau. On l’entend s‘écouler à quelques pas derrière ces arbres. Attirés par ce bruit sourd nous remontons le « rio » et apparaît la « cachoeira da Purificação » (cascade de la purification). Elle tire son nom de la température de l’eau qui s’y jette : glacée, revigorifiante. On en est ressorti extrêmement purifié, comprenez congelé. Une magnifique cascade de plusieurs étages : un parfait spot pour déjeuner.



Nous continuons notre rando ; le ventre bien rempli et une fois nos acolytes brésiliens s’être pris un bon million de fois en photo. Direction une autre cascade : « cachoeira Angelica »

Petite parenthèse : le brésilos peut paraître méga narcissique et c’est souvent vrai. Au pays de la retouche, un brésilien avec un appareil dans les mains ne peut plus se contrôler. On se croirait dans un studio : à la plage, en cours, en ballade, il va vouloir prendre et se faire prendre en photo. Les nanas jouent leurs mannequins prenant des pauses sexy et les photos de couples n’ont rien à envier à celles de Paris-Match.

Première journée bien remplie. La sieste dans notre petite chambre « roots » (4 murs, 1 toit, 1 lit, pas d’isolation) est très appréciable. La soirée se passe à la place du village où tout le monde se mélange. On parle dans toutes les langues. On y rejoint notre petit groupe de l’aprèm : des jeunes de Salvador, entre 19 et 24 ans. Ils sont venus passer quelques jours de vacances, profitant du férié de l’indépendance de Bahia (02/07).

Lendemain, réveil au chant des coqs pour l’ascension du Morrão : plus haut morro de la région, culminant à 1450 mètres au dessus du niveau de la mer (500 mètres de dénivelé, car le plateau est déjà à 1000 mètres d’altitude).
Nous n’arrivons qu’avec ¼ d’heure de retard au p'tit déj chez l’argentin. Quelle ne fut pas notre surprise de voir le café fermé, les rues désertes ; même la place du village est vide.



Bug spatio-temporel, enlèvement massif par des p’tits gris durant la nuit ??? On retourne vers la pousada où l’on croise les brésiliens qui se préparent doucement et qui s’étonnent de nous voir déjà prêts. Merci notre réveil et le décalage horaire de Bahia avec Rio dont on ne s’était même pas encore rendu compte !

Reparlons du p’tit déj chez l’argentin. Une légende vraie : des « sucos » (jus) 100% naturel, des sandwichs au pain complet : le « Completão » (œuf, oignon, herbes et fromage), des crêpes au nutella, du yaourt avec céréales et fruits en morceaux et du thé sucré à la mélasse naturelle. Avec ça on tient jusqu’au dîner avec un petit goûter. Bon, bah c’est parti !



Le voilà au loin, le gros morro. Ce papi de la nature: imposant, avec un air si paisible qu’à aucun moment on ne penserait qu’il est si dur et si fatigant.
Il parait tout petit avec la distance qui nous sépare : 6kms dans les steppes entrecoupées de petits ruisseaux et parsemées de termitières abandonnées. Cette immensité est magnifique. On se sent une fourmi au milieu de rien, de la nature à perte de vue, des morros sortant de toutes parts.

Sophie avance sans trop y croire. Je ne connaissais pas autant ce coté « râleuse juste pour râler ». Elle sait que ça ne sert à rien, elle est contente d’être là, mais il faut quand même râler. On avance difficilement, mais c’est très bon. Après une heure et demi, nous voilà au pied du vieux. L’ascension se fait par le flan gauche. Chaque pas gravi nous rapproche du graal.
La « galera » (bande) arrive à bon port ! Nous voilà tout en haut ! Les mots ne sont d’aucune utilité pour vous décrire le spectacle qui s’étale à nos yeux. Même les photos ne rendent pas compte de l’émotion qui nous envahie. Nous restons calmement à méditer pendant que les brésiliens hurlent leur joie et se prennent en photo. L’instant est magique et ne peut être capturé que par le cerveau. Mais à chacun sa façon de profiter du moment.


Il est où l’hélicoptère qui doit nous faire redescendre ? À bon, il faut repartir à pied ?
Avant de finir cette randonnée, nous faisons escale à « Aguas Claras » : un bassin d’eau fraîche alimenté par une cascade. Un vrai petit jardin d’Eden où Adam et la sus-dénommée se baignent ravis de leur journée.



Le soleil en phase déclinante fait lever le camp. Presque plus personne ne parle. La fatigue ou bien la méditation impose un mutisme naturel à chacun.

Un bon dîner s’impose, suite auquel nous nous endormons en 5 minutes top-chrono, la bave aux commissures. Ce fut la journée la plus longue mais la plus intense.

Le 3ème jour, les jambes sont lourdes et nous décidons d’abandonner notre idée d’aller à la « Fumaça » : la 4ème plus haute cascade du monde : 470 mètres de chute d’eau, autant à gravir.
Nous optons plutôt pour une petite ballade vers « Rio Preto ». Comme son nom l’évoque, ses eaux sont très sombres, très ferreuses. Encore une fois, la nature est resplendissante pour le plus grand bonheur de nos sens. Le trajet nous fait passé par de la foret humide, des cascades, un toboggan naturel et les ruines d’une maison.



Le soir venu, nous retournons vers Lençois, capitale de la région où nous passons toute la journée suivante. Grande différence avec Capão. En trois jours à peine, on semblait avoir oublié que l’homme pouvait vivre en grande agglomération, cherchant l’argent à chaque coin de rue (commerce, agence de tourisme, hôtel, artiste peintre, vendeur de cailloux…).
Cependant, cette étape est appréciable. D’un coté parce qu’elle fait office de moment « tampon » avant la suite de nos aventures. Et d’un autre, parce qu’elle n’était pas prévue. Nous n’avons aucun planning, juste une idée vague du plan de route. Cette liberté de pouvoir choisir de prolonger un instant ou de changer une idée, nous stimule et devrait se retrouver à chaque instant de notre vie, ce que peu de sédentaires font une fois attachés aux chaînes invisibles de notre société dite moderne.

Le soir, le bus nous ramène à Salvador et cette fois nous dormons comme des bébés. Le métier de baroudeur commence à rentrer. Plus que R$ 50 en poche (impossible de retirer). Comment allons nous continuer l’aventure ? Réponse au prochain épisode.

PS : un « special thanks » à Djé (cf. son blog !!!) pour ses articles qui ont su nous décider sur la région du Brésil à visiter pour ces premières vacances : la bonne combinaison des lieux alliant culture, sport, campagne, ville, détente, plage, grands espaces, belles rencontres…

PS2 : les photos sur Picasa: Capão et Lençois

1 juillet 2007

Salvador de Bahia

Réveil tardif, nous retrouvons Juan: un ami espagnol d’Écureuil avec qui nous allons passer les 2 prochaines journées à Salvador. Ballade dans le Pelourinho au milieu des maisons colorées et des églises portugaises au style baroque comme la magnifique São Francisco. On se croirait dans le vieux Lisbonne ou dans la « baixa » à Porto. Malgré tout, le lifting de ce quartier se fait sentir et inspire en nous des visions et sentiments contradictoires.



Il n’y a aucune vie, personne n'habite ici, pas d’école, pas de commerce de tous les jours : tout est fait pour que le touriste se sente chez lui avec une pointe d’exotisme. On se croirait dans un décor de cinéma. Heureusement la beauté du patrimoine architectural nous fait un peu oublier ce malaise. En plus, nous ne restons que 2 jours : nous ne pourrons pas approfondir cette ville énigmatique, voir d’autres quartiers abordables ou la vraie vie est là !

Au détour d’une rue, des percussions retentissent. Nous nous retrouvons pris dans un défilé de la troupe Olodum pour célébrer le São Pedro. Nous nous détendons, au soleil ou à l’ombre, la « bateria » serpente le quartier pour s’arrêter sur la place. Les « filhos de Gandhi » débarquent et les deux groupes jouent ensemble et mettent une ambiance de feu.



Le déjeuner se fait attendre et nous atterrissons dans un petit resto sans prétentions où nous dégustons une « feijoada » et pas mal de bières, une mama bahianaise en tenue locale s’affairant aux fourneaux derrière nous. Au dîner, près de la mer à Rio Vermelho, nous goûtons à une spécialité uniquement de Bahia, les « acarajé »: beignet d’haricot accompagné de petits légumes coupés menus et de gambas grillées relevées à la sauce très piquante : une pure inspiration du vieux vieux-continent.

Partout où nous allons, il y a toujours de la musique. Autant à Rio, la musique sort grésillante d’un poste de radio du troquet du coin, s’entant en concert intime au BipBip à Copacabana ou encore à Lapa pour danser toute la nuit… mais à Salvador la musique est vraiment omniprésente et jouée par tous.

Personne ne cherche à lutter contre cette envie que l’on a tous de siffler un air, tapoter des mains sur une table, battre le rythme avec ses pieds pour faire passer le temps, taper le bâton sur le mur tout un discutant avec ses amis… !!!
En plus de cela, au Pelourinho, il y toujours un groupe pour venir se faire écouter et récolter quelques pièces. Le plus souvent des petites « baterias » d'écoles de musique : formations de 5 à 10 personnes. La plus étonnante sera celle de ces gamines dont la meneuse avait à peine 8 ans.


Ce sens si naturel déjà dans leur sang s’exprime sous la plus belle forme et nous fait à tous oublier, l’espace d’un instant de magie, nos soucis et les leurs, le monde qui nous entoure et nous même. Une impression forte que je n’ai ressenti qu’ici !

Le lendemain nous décidons de partir pour voir d’autres curiosités de la ville hors du Pelourinho.
Un p’tit déjeuner copieux avec des jus de fruits exotiques jamais vus et dont je ne me souviens même plus du nom. Une fois n’est pas coutume, nous nous faisons accoster par une vendeuse de bijoux. Mais cette fois la méthode est différente : elle nous explique de quoi sont faits ses colliers et bracelets. Nous apprenons tous les noms des graines et semences de la forêt tropicale. La vendeuse, pour R$ 40, suit un an de formation de vente et de marketing dispensée par la préfecture. Les enseignements ne sont pas tombés dans l’oreille d’une sourde. Donnant un coté culturel à son approche, nous sommes séduit, lui achetons un collier et lui souhaitons bonne chance pour la suite de ses études (elle aimerait être médecin).

A Salvador, il y a aussi beaucoup d’églises. Celle de St Francois, citée plus haut, représente bien ses 165 consoeurs éparpillées dans la ville. La présence portugaise et de l’église catholique est partout. Style baroque ou plus romain, « azulejos » et meubles de bois précieux.



La plus connue, celle de « Nosso Senhor do Bonfim » qui abrite un christ en ivoire venu du Portugal. Les fameuses « fitas » (bracelets de tissu) ont une longueur égale à l’écartement des bras de ce Jésus en croix. Lorsqu’on vous en offre une, à chaque nœud il faut faire un vœux. Lorsque le bracelet, usé, se rompra, la tradition veut qu’on le jette à l’eau et les vœux s’exauceront. A chaque couleur sa signification : bleu/amour, rose/amitié, vert/santé, orange/bonheur, rouge/passion, blanc/sagesse, jaune/succès, violet/spiritualité.

L’intérieur de l’église abrite une petite salle très étrange où chacun peut déposer une photo d’un proche ou de soit afin d’implorer la protection divine ou la guérison miraculeuse : des portraits de couples, des enfants atteints de malformations en tout genre, des jambes à la peau sclérosée…
Retour au Pelourinho où on croise l’évêque de la ville qui nous compte son désarroi face aux difficulté de l’exercice de ses fonctions : ses prédécesseurs étaient des truands profitant de leur statut pour duper les fidèles. L’un a vendu une cathédrale pour permettre la construction du métro et l’autre était un pédophile. La situation est tendue et le pouvoir en place a du mal à accepter un autre « gringo ».

PS: les photos sur Picasa