1 septembre 2007

Il est libreeeee... l'oiseauuuuuu...

Que faire un vendredi après-midi à Rio avec un temps mitigé ? « Allons faire un saut en deltaplane » : telle fut la réponse des deux Fred (deux amis de Seb en voyage au Brésil).
Quelle idée farfelue ! Et pourtant … voilà trois hommes remontés à bloc pour ce saut dans le vide. J’avais très peur et eux de très bons arguments. Ni une ni deux, le chauffeur de taxi nous attend en bas de l’immeuble et nous partons tous les quatre pour São Conrado, quartier hyper chic à l’extrémité sud de Rio, après Leblon, au pied de la favela de Rocinha (plus grande de la ville avec l’équivalent de la population de Bordeaux).

Nous retrouvons Ricardo, le moniteur de deltaplane qui nous emmène jusqu’à ce point de non retour appelé : Pedra Bonita. C’est un mont à 520 mètres d’altitude situé en dessous de Pedra da Gavéa et qui surplombe la forêt de Tijuca. Rien que le trajet est déjà une aventure. La polo de Ricardo, avec son aile sur le toit, a du mal à monter par la route humide. Les pneus lisses n’aident pas et nous nous retrouvons bloqués en pleine montée à 10%, une odeur de caoutchouc brûlé dans l’air.
Seb est obligé de sortir et d’aller s’asseoir sur l’avant de la voiture (une traction) pour faire poids sur le capot. C’est un comble vu le poids coq que c’est ! Mais ça roule !

Un tremplin, une dizaine de personnes qui attendent en file indienne, cet endroit prend des airs d’une attraction d’Eurodisney ! Tous les regards disent pourtant « Mais qu’est-ce que je fais là ? ». Cependant nous ressentons tous cet étrange mélange de peur et d’excitation.



Chacun de nos moniteurs attitrés s’approchent et nous enfile un harnais, ils nous expliquent qu’il faut courir sur le tremplin jusqu’au bout, ne surtout pas s’arrêter avant, puis apprécier. Ahhhh la théorie…mais la pratique ?!

Et voilà Fred, Seb puis Fred ont sauté, c’est à mon tour. J’ai peur mais j’y vais quand même. Ricardo après m’avoir attaché au deltaplane, prend 2 ou 3 photos et me regarde en souriant puis dit « um, dois, três, corra !!! ».
Voici un exemple de ce que ça donne : caméra embarquée avec Seb.




Je ne comprends pas comment je me retrouve dans le domaine d’Eole, au dessus de la forêt de Tijuca, mais après la folle montée d’adrénaline, arrive une phase d’apaisement; la peur disparaît afin de laisser place à l’émerveillement. On se sent si léger, si petit, en osmose avec les différents éléments.




On comprend Icare qui fut attiré par le soleil ; de là-haut tout est si près, si palpable, si beau. A cette hauteur on aperçoit le Christ, le Pain de Sucre, les plages de Ipanema et de Leblon, le morro « Dos Dois Irmões ». C’est extraordinaire, la tête se vide, le seul mot restant est « Wahooouuuuu !!! ».


Après dix minutes de pur bonheur arrivent les trous d’airs au dessus de la mer, l’arrivée est proche. L’atterrissage se fait tout en douceur pour moi, on s’arrête net à 50 cm du sol et hop on se pose sur nos pieds dont on avait presque oublié la fonction.

Le sourire accroché aux lèvres, nous sommes tous les quatre ahuri par cette expérience. On y retourne ? Des amateurs ?

PS: allez voir les photos dans ma galerie Picasa.