29 juin 2008

Foz do Iguaçu

Vendredi aprem: sac à dos bouclés, chat déposé chez Sandra et Jérémie, au revoir fait à nos collocs Eva et Fred (qui dans quelques jours quitteront le Brésil) : nous sommes prêts à partir en vacances. Objectif: voir du pays pendant un mois !

L'euphorie des grands départs, celle que l'on a tous ressentis étant enfant quand on partait au ski ou quand enfin Noël arrivait, cette sensation est un peu ternie par les embouteillages monstres de Rio le vendredi soir. La tension monte. Allons-nous manquer notre vol ?
On mise sur les retards des vols brésiliens, un phénomène tout à fait normal par ici.
Mais il y a des exceptions qui ne confirment pas la règle. L'avion a décollé... sans nous !

Retour à l'appartement, Fred et Eva louent tous les saints qu'ils connaissent et nous partons à Lapa pour une énième dernière nuit de folie en leur compagnie.

Samedi matin, nous embarquons pour Foz do Iguaçu. L'aéroport "international" d'arrivée a des airs d'aérodrome de film d'espionnage. Notre aventure va commencer.


Foz do Iguaçu se situe dans l'état du Paraná, à l'extrême sud-ouest du Brésil, à la frontière entre le Brésil, l'Argentine et le Paraguay. Les chutes du même nom sont la principale attraction. Découvertes en 1542, les "cataratas" sont les 3èmes plus importantes chutes d'eau du monde avec 275 cascades, dont le plus grand nombre se trouvent du coté argentin.


Nous passons donc la frontière argentino-brésilienne et posons nos paquetages à l'auberge de jeunesse de Puerto Iguazu, avec un Z en espagnol comme Zorro !
Ce lieu est un carrefour de rencontres de polyglottes baroudeurs. Le cerveau se décape et entame une session de gymnastique idiomatique.

Le Parque National de Iguazu est un lieu magique. Nous aurons le plaisir de partager sa visite avec deux français et cinq colombiennes. 8h de ballades, de chutes d'eau et d'émerveillement à chacune d'entre elles.
Les yeux s'écarquillent progressivement devant les cascades qui grossissent plus on avance. Elles sont toutes entourées d'une nature épaisse, verte et sauvage.


La force de l'eau qui tombe en fracas est telle que l'air s'emplit de particules de H2O, comme un brouillard épais qui donne des airs de Jurassic Park à notre expédition.


L'apothéose vient après une marche sur les eaux calmes et plates du fleuve géant Paraná. La voici... la Gorge du Diable: un énorme "U" de 150 mètres de large et 80 de hauteur.

Imaginez une merveille de la nature face à laquelle vous débordez d'émotions.
Impossible de rester insensible !


À ce stade de ma narration, les superlatifs pour vous décrire ce que nos yeux ont captés et les sentiments éprouvés sont désuets. Mais je vais quand même essayer: époustouflant, majestueux, beau, puissant, étourdissant, impressionnant, inespéré, tranquillisant...

Comme disait Mc Solaar: " Le poids des mots et le choc des photos" (et des vidéos).




On se sent comme happé par la splendeur de Dame Nature si pure et ce gouffre gigantesque si brut.


Contraste avec cette vision: le retour à l'auberge se fait dans le calme et la méditation. Personnellement, je me suis senti tout petit en tant qu'être humain, si vulnérable par rapport à la nature. Et dire que je lui fait tant de mal par une multitude de petits gestes plus ou moins volontaires, plus ou moins consentis !

Cette expérience nous aura tous fait réfléchir, nous aura tous marqué. Une certaine harmonie règne entre nous. Une cène se prépare pour commémorer notre félicité d'avoir ensemble partagés ces moments. Demain chacun reprendra son chemin.

PS: plein de belles photos sur Picasa