Mise en garde de la rédaction : En raison d’un retard de ma malle arrivant par fret, les récits de mes aventures et exploits ne seront pas (tout de suite) agrémentés de photos. Veuillez m’excuser pour la gêne occasionnée.
Hello all
Quand on arrive au Brésil on sent qu’il y a quelque chose de fort dans l’atmosphère. Non ce n’est pas l’odeur de mon voisin de bus pesant dans les 100kg, revenant de la plage et ne portant pas de T-shirt, mais plutôt l’ambiance électrique qui règne depuis quelques jours.
Les gens sont tous excités et courent dans tous les sens pour les derniers préparatifs. C’est l’occasion de repeindre les volets de la maison, aller chez le coiffeur, s’acheter les derniers accessoires indispensables à une panoplie qui sera éphémère… le temps de 4 jours.
Le Carnaval se décompose en 4 parties.
1/ Tout d’abord, le samedi précédent le mercredi des cendres, il y a le défilé au Sambodrome de la deuxième division des écoles de samba. Comme en foot, les écoles concourent pour être la meilleure et sont classées en fonction de leur précédente prestation.
Comme toute religion ou sport il faut un lieu de culte : vaste, blanc et bourré de monde.
C’est là que m’emmène Benjamin (frère du petit ami de ma sœur… tu suis toujours ?) et Marianne (sa future femme) et leurs amis pour la plupart étudiants venus d’Europe. Après la vérification du badge-pass et le palpage de routine, nous montons dans les gradins de cette immense allée bordée de gradins à ciel ouvert que les cariocas appellent le Sambodrome : d'une douzaine de mètres de large, de 650 mètres de long et pouvant accueillir jusqu'à 88500 personnes. C’est l’architecte brésilien Oscar Niemeyer (il a notamment conçu le siège du parti communiste à Paris…) qui l’a dessiné en 1984.
Les 10 écoles voulant monter dans la cour des grandes défilent chacune leur tour (ordre tiré au hasard) pendant environ 40 min ! Vu que ça commence à 19h00, la dernière passe vers 10h00 du matin le lendemain. La pression ne redescend presque jamais.
Quelques danseurs ouvrent le bal, les « porta-bandeira » (porteur du drapeau) suivis de 8 chars énormes avec plein de danseuses et danseurs dessus et qui illustrent le thème choisi par l’école (madame La Bière ma meilleure amie, les 4 saisons, la tolérance…), tout comme la musique composée pour l’occasion.
Entre chaque char, des groupes de danseurs (au total ça peut aller jusqu’à 5000 pour les écoles les plus réputées), le couple de l’école, la reine de l’école et ses copines toutes plus belles les unes que les autres dans leurs habits de lumière (toutes siliconées aussi ! si si ça se voit quand elles ont les seins à l’air), le meneur du « samba-trame » et la « bateria » : les 100 percussionnistes qui fanfaronnent et donnent le rythmes à tout ce bordel sans nom.
Ça danse, ça chante autour de moi, les costumes chatoyants sont d’une richesse incroyable (même ceux des écoles venant de la favela la plus pauvre), très colorés, très strass, ça tourne de partout, les bières ne coutent pas chères, je chante muni de mon carnet de parole, on transpire… passé les 2 premières écoles tout le monde est enivré par cette folie que je vis pour la première fois.
Les participants on un sourire de jolie très intense, ils sont si fier de défilé pour leur école. Rien quand écrivant ces lignes j’en ressens encore des frissons.
2/ Le lendemain ce sont les plus grandes écoles qui défilent (Beija-Flor gagnante de cette année, Mangueira…). Les mêmes juges ayant élu l’école qui sera upgradée en 2008 élisent (par note et non pas par bulletins secret comme nous le ferons TOUS et BIEN en avril et mai…) la gagnante et les 2 dauphines.
3/ Elles redéfileront pour le plaisir samedi prochain pour « se la péter » une dernière fois.
Avant de vous expliquer la dernière partie du Carnaval, un peu d’histoire, ça ne vous fera pas de mal. Le carnaval est apparu à la fin du XVIIe s, c’est une variante de l' « entrudo », fête portugaise célébrant l’entrée dans le Carême. Du samedi gras au mercredi des Cendres, on jetait eaux, boue, œufs, farine et tout ce qui se trouvait sous la main sur les passants. Jugée violente et de mauvais goût, cette coutume fut interdite en 1904. L'arrivée de la samba (musique) au XXe s a donné au Carnaval ses titres de noblesse. Il a fallu attendre l'abolition de l'esclavage (1888) pour que le carnaval devienne un divertissement populaire.
4/ Enfin, la dernière partie, la plus « originelle », se passe dans la rue durant toute la période du carnaval.
Aussi bien de jour comme de nuit, en ville ou sur la plage, à 10 ou à 3000 ! Ce sont les « blocos ». N’importe quel groupe d’ami peut organiser sont « blocos ». C’est comme un défilé (pour la variante rue) ou un sitting debout (pour la variante plage) ou un groupe de samba joue à tue-tête les airs de MPB (Musica Brasileira Populare). Les gens suivent, entonnent les standards, font la fête sans s’arrêter. C’est la période de l’année où on pète les plombs. On peut se déguiser n’importe comment, c’est même conseillé : en animal, en femme pour les hommes (le plus à la mode), en personnalité politique, …
Voilà dans quelle ambiance j’ai passé ma première soirée et mes premiers jours au Brésil, avant de prendre mes fonctions dans le bâtiment du Consulat Français à la Mission Économique de Rio de Janeiro en tant que Attaché Sectoriel du secteur TIC (Technologie de l’Information et … non pas du Management... des Télécommunications)… je sais ça claque !
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Quand on arrive au Brésil on sent qu’il y a quelque chose de fort dans l’atmosphère. Non ce n’est pas l’odeur de mon voisin de bus pesant dans les 100kg, revenant de la plage et ne portant pas de T-shirt, mais plutôt l’ambiance électrique qui règne depuis quelques jours.
Les gens sont tous excités et courent dans tous les sens pour les derniers préparatifs. C’est l’occasion de repeindre les volets de la maison, aller chez le coiffeur, s’acheter les derniers accessoires indispensables à une panoplie qui sera éphémère… le temps de 4 jours.
Le Carnaval se décompose en 4 parties.
1/ Tout d’abord, le samedi précédent le mercredi des cendres, il y a le défilé au Sambodrome de la deuxième division des écoles de samba. Comme en foot, les écoles concourent pour être la meilleure et sont classées en fonction de leur précédente prestation.
Comme toute religion ou sport il faut un lieu de culte : vaste, blanc et bourré de monde.
C’est là que m’emmène Benjamin (frère du petit ami de ma sœur… tu suis toujours ?) et Marianne (sa future femme) et leurs amis pour la plupart étudiants venus d’Europe. Après la vérification du badge-pass et le palpage de routine, nous montons dans les gradins de cette immense allée bordée de gradins à ciel ouvert que les cariocas appellent le Sambodrome : d'une douzaine de mètres de large, de 650 mètres de long et pouvant accueillir jusqu'à 88500 personnes. C’est l’architecte brésilien Oscar Niemeyer (il a notamment conçu le siège du parti communiste à Paris…) qui l’a dessiné en 1984.
Les 10 écoles voulant monter dans la cour des grandes défilent chacune leur tour (ordre tiré au hasard) pendant environ 40 min ! Vu que ça commence à 19h00, la dernière passe vers 10h00 du matin le lendemain. La pression ne redescend presque jamais.
Quelques danseurs ouvrent le bal, les « porta-bandeira » (porteur du drapeau) suivis de 8 chars énormes avec plein de danseuses et danseurs dessus et qui illustrent le thème choisi par l’école (madame La Bière ma meilleure amie, les 4 saisons, la tolérance…), tout comme la musique composée pour l’occasion.
Entre chaque char, des groupes de danseurs (au total ça peut aller jusqu’à 5000 pour les écoles les plus réputées), le couple de l’école, la reine de l’école et ses copines toutes plus belles les unes que les autres dans leurs habits de lumière (toutes siliconées aussi ! si si ça se voit quand elles ont les seins à l’air), le meneur du « samba-trame » et la « bateria » : les 100 percussionnistes qui fanfaronnent et donnent le rythmes à tout ce bordel sans nom.
Ça danse, ça chante autour de moi, les costumes chatoyants sont d’une richesse incroyable (même ceux des écoles venant de la favela la plus pauvre), très colorés, très strass, ça tourne de partout, les bières ne coutent pas chères, je chante muni de mon carnet de parole, on transpire… passé les 2 premières écoles tout le monde est enivré par cette folie que je vis pour la première fois.
Les participants on un sourire de jolie très intense, ils sont si fier de défilé pour leur école. Rien quand écrivant ces lignes j’en ressens encore des frissons.
2/ Le lendemain ce sont les plus grandes écoles qui défilent (Beija-Flor gagnante de cette année, Mangueira…). Les mêmes juges ayant élu l’école qui sera upgradée en 2008 élisent (par note et non pas par bulletins secret comme nous le ferons TOUS et BIEN en avril et mai…) la gagnante et les 2 dauphines.
3/ Elles redéfileront pour le plaisir samedi prochain pour « se la péter » une dernière fois.
Avant de vous expliquer la dernière partie du Carnaval, un peu d’histoire, ça ne vous fera pas de mal. Le carnaval est apparu à la fin du XVIIe s, c’est une variante de l' « entrudo », fête portugaise célébrant l’entrée dans le Carême. Du samedi gras au mercredi des Cendres, on jetait eaux, boue, œufs, farine et tout ce qui se trouvait sous la main sur les passants. Jugée violente et de mauvais goût, cette coutume fut interdite en 1904. L'arrivée de la samba (musique) au XXe s a donné au Carnaval ses titres de noblesse. Il a fallu attendre l'abolition de l'esclavage (1888) pour que le carnaval devienne un divertissement populaire.
4/ Enfin, la dernière partie, la plus « originelle », se passe dans la rue durant toute la période du carnaval.
Aussi bien de jour comme de nuit, en ville ou sur la plage, à 10 ou à 3000 ! Ce sont les « blocos ». N’importe quel groupe d’ami peut organiser sont « blocos ». C’est comme un défilé (pour la variante rue) ou un sitting debout (pour la variante plage) ou un groupe de samba joue à tue-tête les airs de MPB (Musica Brasileira Populare). Les gens suivent, entonnent les standards, font la fête sans s’arrêter. C’est la période de l’année où on pète les plombs. On peut se déguiser n’importe comment, c’est même conseillé : en animal, en femme pour les hommes (le plus à la mode), en personnalité politique, …
Voilà dans quelle ambiance j’ai passé ma première soirée et mes premiers jours au Brésil, avant de prendre mes fonctions dans le bâtiment du Consulat Français à la Mission Économique de Rio de Janeiro en tant que Attaché Sectoriel du secteur TIC (Technologie de l’Information et … non pas du Management... des Télécommunications)… je sais ça claque !
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