Réveil tardif, nous retrouvons Juan: un ami espagnol d’Écureuil avec qui nous allons passer les 2 prochaines journées à Salvador. Ballade dans le Pelourinho au milieu des maisons colorées et des églises portugaises au style baroque comme la magnifique São Francisco. On se croirait dans le vieux Lisbonne ou dans la « baixa » à Porto. Malgré tout, le lifting de ce quartier se fait sentir et inspire en nous des visions et sentiments contradictoires.

Il n’y a aucune vie, personne n'habite ici, pas d’école, pas de commerce de tous les jours : tout est fait pour que le touriste se sente chez lui avec une pointe d’exotisme. On se croirait dans un décor de cinéma. Heureusement la beauté du patrimoine architectural nous fait un peu oublier ce malaise. En plus, nous ne restons que 2 jours : nous ne pourrons pas approfondir cette ville énigmatique, voir d’autres quartiers abordables ou la vraie vie est là !
Au détour d’une rue, des percussions retentissent. Nous nous retrouvons pris dans un défilé de la troupe Olodum pour célébrer le São Pedro. Nous nous détendons, au soleil ou à l’ombre, la « bateria » serpente le quartier pour s’arrêter sur la place. Les « filhos de Gandhi » débarquent et les deux groupes jouent ensemble et mettent une ambiance de feu.

Le déjeuner se fait attendre et nous atterrissons dans un petit resto sans prétentions où nous dégustons une « feijoada » et pas mal de bières, une mama bahianaise en tenue locale s’affairant aux fourneaux derrière nous. Au dîner, près de la mer à Rio Vermelho, nous goûtons à une spécialité uniquement de Bahia, les « acarajé »: beignet d’haricot accompagné de petits légumes coupés menus et de gambas grillées relevées à la sauce très piquante : une pure inspiration du vieux vieux-continent.
Partout où nous allons, il y a toujours de la musique. Autant à Rio, la musique sort grésillante d’un poste de radio du troquet du coin, s’entant en concert intime au BipBip à Copacabana ou encore à Lapa pour danser toute la nuit… mais à Salvador la musique est vraiment omniprésente et jouée par tous.
Personne ne cherche à lutter contre cette envie que l’on a tous de siffler un air, tapoter des mains sur une table, battre le rythme avec ses pieds pour faire passer le temps, taper le bâton sur le mur tout un discutant avec ses amis… !!!
En plus de cela, au Pelourinho, il y toujours un groupe pour venir se faire écouter et récolter quelques pièces. Le plus souvent des petites « baterias » d'écoles de musique : formations de 5 à 10 personnes. La plus étonnante sera celle de ces gamines dont la meneuse avait à peine 8 ans.
Personne ne cherche à lutter contre cette envie que l’on a tous de siffler un air, tapoter des mains sur une table, battre le rythme avec ses pieds pour faire passer le temps, taper le bâton sur le mur tout un discutant avec ses amis… !!!
En plus de cela, au Pelourinho, il y toujours un groupe pour venir se faire écouter et récolter quelques pièces. Le plus souvent des petites « baterias » d'écoles de musique : formations de 5 à 10 personnes. La plus étonnante sera celle de ces gamines dont la meneuse avait à peine 8 ans.
Ce sens si naturel déjà dans leur sang s’exprime sous la plus belle forme et nous fait à tous oublier, l’espace d’un instant de magie, nos soucis et les leurs, le monde qui nous entoure et nous même. Une impression forte que je n’ai ressenti qu’ici !
Le lendemain nous décidons de partir pour voir d’autres curiosités de la ville hors du Pelourinho.
Un p’tit déjeuner copieux avec des jus de fruits exotiques jamais vus et dont je ne me souviens même plus du nom. Une fois n’est pas coutume, nous nous faisons accoster par une vendeuse de bijoux. Mais cette fois la méthode est différente : elle nous explique de quoi sont faits ses colliers et bracelets. Nous apprenons tous les noms des graines et semences de la forêt tropicale. La vendeuse, pour R$ 40, suit un an de formation de vente et de marketing dispensée par la préfecture. Les enseignements ne sont pas tombés dans l’oreille d’une sourde. Donnant un coté culturel à son approche, nous sommes séduit, lui achetons un collier et lui souhaitons bonne chance pour la suite de ses études (elle aimerait être médecin).
A Salvador, il y a aussi beaucoup d’églises. Celle de St Francois, citée plus haut, représente bien ses 165 consoeurs éparpillées dans la ville. La présence portugaise et de l’église catholique est partout. Style baroque ou plus romain, « azulejos » et meubles de bois précieux.

La plus connue, celle de « Nosso Senhor do Bonfim » qui abrite un christ en ivoire venu du Portugal. Les fameuses « fitas » (bracelets de tissu) ont une longueur égale à l’écartement des bras de ce Jésus en croix. Lorsqu’on vous en offre une, à chaque nœud il faut faire un vœux. Lorsque le bracelet, usé, se rompra, la tradition veut qu’on le jette à l’eau et les vœux s’exauceront. A chaque couleur sa signification : bleu/amour, rose/amitié, vert/santé, orange/bonheur, rouge/passion, blanc/sagesse, jaune/succès, violet/spiritualité.
L’intérieur de l’église abrite une petite salle très étrange où chacun peut déposer une photo d’un proche ou de soit afin d’implorer la protection divine ou la guérison miraculeuse : des portraits de couples, des enfants atteints de malformations en tout genre, des jambes à la peau sclérosée…
Retour au Pelourinho où on croise l’évêque de la ville qui nous compte son désarroi face aux difficulté de l’exercice de ses fonctions : ses prédécesseurs étaient des truands profitant de leur statut pour duper les fidèles. L’un a vendu une cathédrale pour permettre la construction du métro et l’autre était un pédophile. La situation est tendue et le pouvoir en place a du mal à accepter un autre « gringo ».
PS: les photos sur Picasa
2 commentaires:
Il me tarde de plus en plus de vous rejoindre mes amis !!! Il a l'air de faire si bon vivre chez vous!!
Ca fait plaisir un peu de musique et de bonheur sur ce blog! En plus de tout ca, vos "acarajé" m'ont mis l'eau à la bouche, je pars manger!
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