Avant d’écrire cet article, j’avais envie de vous parler d’un sujet actuel et en même temps si banal car tout le monde le vit, comme par exemple la corruption qui ici est flagrante et générale (un vrai cancer) ou l’inégalité visible à n’importe quelle heure… et c’est ce que je vais faire. Le thème choisi est la violence.
Je ne vais pas vous faire de la paraphrase d’un article antérieure écrit dans ces colonnes qui traitait des favelas. Non ! Je vais recopier ma mémoire et des bouts de journaux locaux.
Fermez les yeux et suivez Oz.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que nous dormions paisiblement enlacés au chaud sous une couette afin de vaincre la fraîcheur des nuits d’automne (seulement 18°C)… alors donc, nous fumes réveillés en fracas par ce qui nous a tout d’abord semblé être des pétards.
Les paupières trop collées, je me réfère à mon ouïe pour répondre aux questionnements de So qui voit s'interrompre sa discussion avec Astérix, Merlin l’Enchanteur et Georges Sand à bord d’une voiture filant sur les vagues de la mer Rouge…
En temps que membre du réseau (des misions économiques), il ne me faut que quelques secondes pour différencier les bruits des Magnums Benelli de ceux des PP19 Bizon ou des grenades « ananas ».
Une confrontation entre trafiquants sur le morro Chapéu Mangueira a réveillé tout le quartier sur les coups de 04h du mat'. Ce morro, situé en amont du quartier de Leme, est en temps normal réputé pour être très tranquille. Ce quartier est voisin de celui où nous habitons et malgré une distance de 500 mètres nous pensions que les tirs venaient de la rue d’à coté.
La veille, des trafiquants de la faction « Amigo dos Amigos » venant du morro Vidigal avaient pris le contrôle de la zone presque sans confrontations.
Les expulsés sont revenus en plus grand nombre pour reprendre leur activité. Les tirs et les explosions ont durés 40 minutes. Le combat n’a pas permis aux hommes du « Commando Vermelho » de récupérer leur gagne pain.
C’était très impressionnant malgré la distance. Et ça devait l’être encore plus pour les riverains de Leme et pour les non-impliqués qui vivent la communauté.
Lorsque l’on réalise ce qu’il se passe à quelques rues de chez soit, on se sent mal à l’aise d’entendre ces actes de violence. Entendre des hommes qui s’entretuent est choquant, flippant et d'autres mots en « -ant ». Quand on le voit à la télé, on ne s’imagine pas ce que ça peut être. Mais en direct, en quelques seconde, le dégoût pour ceux qui engendrent la violence vous prend ainsi que la tristesse en s'imaginant que d’autres vivent cela au quotidien : les femmes, enfants et hommes de bonne foi des favelas, les peuples d’Iraq ou toute autre personne vivant sous les explosions et cris de la guerre.
Malheureusement, cet exemple qui peut paraître incroyable n’est pourtant qu’un évènement de plus dans le quotidien d’un pays bouffé de l’intérieur.
À l’heure où je vous écris nous entendons encore quelques rafales, tout comme hier et sûrement demain. Le problème s’arrêtera bientôt à l’inverse de celui de la favela Complexo do Alemão où les affrontements entre gangs et policiers durent depuis maintenant 35 jours.
Dormez en paix, nous sommes bien loin de tout ça. Mais ayez une pensée pour ceux qui en ont besoin.
5 commentaires:
Ces evenements dramatiques pour ceux qui s'y retrouvent impliqués malgré eux ne sont peut etre finalement pas sans rapport avec ton premier sujet.
En Equateur les richesses naturelles sont enormes: climat permettant de faire pousser ce que l'on veut, pétrole omniprésent, un paysage aussi impressionant que diversifié et propice au tourisme (Andes, plages et amazonie)...
Pourtant un fléau bloque le développement économique du pays: la corruption. Les gens n'ont plus aucune confiance en la justice, les conflits d'interets ont ruiné des plus pauvres jusqu'à la classe moyenne lors de la dolarisation, le gouvernement autorise les petroleros a saccager les terres des communautés indigènes pour quelques dollars que le peuple ne verra jamais...
L'insécurité et l'instabilité politique qui en découlent (8 présidents en 10 ans) sont l'engrais de ces bandes violentes...
Faites attention à vous.
Ce genre d'évènement est bien évidemment en adéquation avec la situation des favelas qui est le résultat de mauvaises politiques et d'héritages (oligarchiques) séculaires qui se transmettent malgré tout depuis la colonisation.
Au final, il me semble que la pire chose (je ne dit pas qu'il n'y a pas eu de bonnes choses) amenée par l'homme fut la corruption ou en d'autres thermes le pillage dont les victimes sont les plus démunis.
Il ne faut donc pas s'étonner de ce qui se passe! Les brésiliens souffrent des fruits pourris des semences des dirigeants.
Ce thème fera l’objet d’un prochain article, tant il y a d’affaires de corruption et autres scandales.
mon petit Zeb, en tant que Maman de Sophie, J'adore ton "dormez en paix nous sommes bien loin de tout ça", alors que vous vous trouvez à 500m.... c'est tout près.
C'est vrai que cela ne sert à rien de se voiler la face, la réalité quotidienne du pays où vous êtes est tellement difficile et pourrie pour beaucoup.... et ce n'est pas le seul endroit sur terre. Là ce sont des réglements de compte, ailleurs des guerres, ailleurs encore la famine.....et la liste serait longue.
Alors je crois que la sagesse et l'intelligence veulent que l'on sache profiter de la chance que l'on a au quotidien, mais quand meme faite très attention à vous.
Soyez très prudents
Bisous
ohm burbuvah çva tat servitur vareniam
bargoh devasiah dimahi
di yoyo na prat shodaiat
Namaste paizinho ! e beijo a Otilinha !
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