15 janvier 2009

Chapada dos Veadeiros : Cavalcante 1/2

Samedi 10/01, veille de départ, rien n’est encore prêt ! Je dois tenir ça de mon papa...
Mon réveil tardif et les 1000 et une petites choses à faire ne m’ont aidé en rien.

21h00... il faut que je fasse une sieste si je veux être en forme pour la soirée de ce soir. Et oui, la fête, toujours la fête !

Retour éthilique à 03h00 : je dois absolument boucler mon packetage ! Une sélection de jazz sur l’ordinateur et c’est parti ! Challenge réussi avec un taux d’oubli minime : il me manque juste un k-way et un pantalon. Je m’épate moi même.

Réveil-taxi-avion-bus, me voilà à la gare routière de Brasilia, ticket en main pour ma première destination, Cavalcante : petit village perdu en plein cerrado, au nord du Parc National de la Chapada dos Veadeiros, dans l’état du Goias.
La région est très mystique, car elle se situe sur la plus grande plaque mondiale de quartz et par conséquence, est connue pour ses bonnes vibrations et bien sûr les apparitions de phénomènes aériens non expliqués.

Dans le bus je fais notamment la connaissance de 3 hippies étudiants en art qui me repère buvant du matte. La bonbilla à la bouche, nous discutons voyage et courant alternatifs. L’un d’eux, expert en calendrier Maya, me lit mon kin sur le calendrier de la paix. J’apprends que je suis l’Aigle de l’Harmonie, celui qui voit loin, qui a l’esprit dans les airs, rêveur, enfant dans sa tête, créatif, il iradie son énergie autour de lui.

Aguia hamonica azul
Potencializa com o fim de criar
Comandando a mente
Sendo a saida da visão
Com o tom harmonico da radiação
Eu sou guiado pelo poder da abundencia


Le bus continue de filer dans la nuit, le paysage de végétation seche illuminé par la pleine lune, basse et toute jaune. Assis devant moi, Mr. Joaquim, un homme discret au teint buriné, natif de Cavalcante, m’informe que j’ai le choix entre planter ma tente sur la place publique du village ou bien chez lui.
La générosité de cet homme m’épate et rempli mon coeur. Je reste béat devant tant d‘humilité et de bonté. J’ai eu envie de le serrer fort dans mes bras mais je me suis retenu.
J’accepte l’invitation sans hésiter et m’installe dans sa maison, habitation simple avec peu de meuble et beaucoup de références bibliques, dans une dépendance avec chambre et salle de bain. Avant de fouler le sol de sa demeure, Joaquim me bénit passant des drapeaux d’un culte afro-catholique sur ma tête et s’addressant au Seigneur.

A postiori, je ne sais pas si ce rituel a marché, mais mon séjour dans la ville fut merveilleux !



Le lendemain, je me lève tôt pour un petit dejeuner sur la place publique. Mr Joaquim de beau matin ne parle déjà que de de Dieu et à lui. Je l’invite à ma nappe mais il refuse et me laisse seul avec mes bons produits organiques : mangue, banane, graviola (mixture de céréales), miel, pain arabe, pâte de goyave et fromage (Roméo et Juliette) !
Au point d’information du tourisme, je rencontre Mauricio, 30 ans, guide, venu il y a 2 ans en vacances et qui n’est jamais reparti. Cette information suscite beaucoup de curiosité et je sens que je vais adorer découvrir cette région pour comprendre son geste.

5kms de VTT et 2 à pied. Tout au long du chemin, Mauricio me parle du cerrado, des différentes formations géologiques, des sous divisions de ce biome, des plantes et de leurs usages médicinaux et nutritifs. En quelques heures je me rends compte de l’importance de cette région, une des plus riche au monde (7 plantes sur 10 peuvent servir pour un usage médicinal ou nutritif, contre 5 sur 10 en Amazonie), et des difficultés de conservation de ce patrimoine, malheureusement, comme beaucoup d’autres beautés de la nature, détruit lentement par le pire des prédateurs de la planète : l’Homo Sapiens Sapiens. Mono-culture, routes, carrières de minerai, expension sans gestion durable de l’urbanisme, appropriation ilégale de terrains par les riches propriétaires terriens pour y planter du trangénique ou faire de l’élevage de bovins... l’homme tente de profiter au maximum de cet espace, il veut du profit immédiat, faire de l’argent facile et rapide sans penser à léguer au monde ce patrimoine. Sans que personne ne me voit, je verse une larme. Mais ne soyons pas péssimistes pour l’heure car la ballade est magnifique car je m’approche d’une belle cascade d’eau fraiche.
Face à l’eau qui tombe avec force pour ensuite couler avec calme, j’emplie mes poumons d’air pur ainsi que mon cerveau. Commençant une réflexion sur la théorie du chaos et le sens de vie, tel Siddartah dans le livre éponyme de Herman Hesse, je tente de m’abstraire de toute pensée pour être libre et clairevoyant, l’espace d’un court instant. Ce sentiment de liberté m’appaise.



Les deux journées suivantes sont calmes, sans grande excurssion et avec beaucoup de temps passé seul au bord de ruisseau, observant la nature et me faisant masser par les cascades.



Je sens chaque fois plus intensément la force et l’importance de la nature. Le mode de vie des locaux, ainsi que le rythme qui va avec, et que j’adopte en partie, m’apparaissent. Il est plus sain et naturel, me correspond actuellement. Je rentre dans ce flot car ils m’y invitent de par l’amour pour leur région, ainsi que par leurs idéaux qui collent aux miens, leur sérénité, leur générosité et leur joie de vivre. Comme Mr. Joaquim qui en m’invitant chez lui sans rien demandé en compensation, ils voulent tous me faire passer le merveilleur sejour possible dans la ville qui est la leur et réussissent à suciter en moi une nouvelle pensée concernant l’écologie et ma place dans la nature, non pas comme homme au dessus de tout mais comme un simple être parmi les animaux, végétaux et minéraux

Des bras et des coeurs aussi ouverts me rapellent mon voyage au Népal.

Comme à l’époque, je suis très touché par les hommes, femmes et enfants d’ici qui accordent beaucoup d’importance aux relations sociales fortes et à la vie en harmonie entre eux et avec la nature. Tout cela me redonne encore plus de force pour continuer dans la direction que je m’éforce chaque jour de suivre.



Un autre point important dans ma félicité est la nourriture. Comme tout bon français, j’aime manger mais ici il est facile de manger bien : sain et equilibré. Je me fais plaisir à ne donner a mon corps que des produits sans agrotoxiques, en d’autres termes, bio comme on dit en France et de culture locale.
Le bien-être de l’esprit ne peut se faire que dans un corps sain. C’est bête mais ça le fait sourire. Essayez, vous verrez vite la difference !



Beaucoup d’impréssions en vrac... ça a été très dur de retranscrire ce que j’ai ressenti face à ses merveilles de la nature. Jugez-en par vous même en regardant quelques photos... par ici !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Pfffffffffffouffff ça fout les boules des images comme ça....J imagine que tu profites encore à fond avant ton retour en France..T as bien raison...ici moins de découvertes et plus de grisaille!!
Tu rentres sur Paris? Rom est là bas aussi, ça me ferai plaisir de vous capter à l'occas avec sophie!
Bon retour, Bisous,
raph

Romain a dit…

Cool !!
Toujours un plaisir de lire les aventures de ceux qui choisissent les chemins de traverse, hors des sentiers battus.
Je crois être un peu de ceux-là, mais le lire me conforte dans cette idée et me pousse un peu plus vers mes rêves...

Zeb a dit…

Mais non, tu n'es pas seul a chercher ailleurs et a rever !