15 janvier 2009

Chapada dos Veadeiros : Cavalcante 2/2

Après deux jours sous le signe de la sérénité et du repos, ascendant glandouille, je pars avec Mauricio pour deux jours de marches intensives. Au programme du premier jour : une chute d'eau avec un puit turquoise au bout d'une marche de 8kms (donc 16 aller-retour), la cascade Santa Barbara.


Encore une fois de la nature époustouflante ! Que c'est beau ! La nature est la plus géniale des artistes. Il n'y a qu'elle pour dessiner ces formes millénaires et peindre ces couleurs pleines de nuances et changeante selon la luminosité.


Après des heures de bain froid, nous repartons pour camper en plein cerrado sous un manteau d'étoiles. Après un dîner bien mérité, nous discutons autour du feu de bois. Nous philosophons sur la place de l'homme et ses orientations de mode de vie (selon plusieurs régions) depuis les premières civilisations. L'homme a-t-il vraiment évolué du point de vue spirituel ? Je vous pose la question. Une discussion récurrente mais toujours importante pour se comprendre et savoir que je ne suis pas seul dans mon opinion.


Lever à la fraîche à 06h00, juste à côté de la cascade Prata. Quelques étirements et je file m'y baigner... nu ! Vous me connaissez, c'est une pratique que j'adore : être nu comme un ver. L'eau froide tonifie ma peau et mes muscles et la sensation de liberté apportée par la nudité me donne des ailes. Ça réveille en moi des sensations enfouies depuis les premiers hommes et depuis l'époque où je baignais dans le ventre de ma maman. Je me sens prêt pour les 16kms de marche de la journée. Mais avant cela, un petit déjeuner de roi comme le veut le dictons. En plus de mon menu type, décrit précédemment, Mauricio nous prépare des crêpes de farine de tapioca avec du beurre et du fromage.


La balade est magnifique, dans un cerrado des plus sauvage et avec plein de variantes: tantôt très ras, haut, clairsemé, fermé... Tel Indiana Jones, je dois traverser une rivière à fort courant pour atteindre notre objectif, immergeant mon corps des orteils jusqu'aux tétons et portant sur mes épaules mon sac à dos. J'étais comme un gosse ! Et voilà que s'ouvre devant mes yeux un vrai jardin d'Eden. Je me retrouve devant Rei do Prata, une chute d'eau de 30 mètres de hauteur avec un énorme point d'eau verte. Autour, d'un côté de la forêt et de l'autre une paroi de falaise de 100 mètres de long remplie de végétaux agrippés fermement à la verticale et profitant des ruissellements d'eau cristalline qui s'en écoulent. Jean Nouvelle peut aller se rhabiller !


Le retour s’est fait dans le silence, regardant avec attention chaque élément de la nature, écoutant avec attention le chant des oiseaux et surveillant l’énorme masse nuageuse noire et menaçante qui nous poursuivait. Avant de partir, un dernier bain de liberté. Que c'est bon de se sentir faire partie intégrante de la nature ! ... ce que l'Hommre oublie trop souvent en se plaçant au dessus de tout !

Le lendemain, nous devions faire 12 kms de vélo et 6 à pied, juste pour le trajet d’aller. Mais mes jambes m’ont suppliées de les ménager. Je les ai écoutées. Nous avons pris la voiture au lieu des vélos pour aller découvrir le Pont de Pierre et son eau ferreuse noire. La pierre a été creusée au fil des millions d’année que cette région a vu passer, une des plus vieille de tout le contient, datant de l’époque où toute la terre du monde n’était qu’un seul et même continent.


Sur le retour, nous faisons halte chez l’aimable Fabio, installé depuis près d’une décennie dans la région, amoureux de la terre, il a classé la majeure partie de sa propriété en RPPN, Réserve Privé de Patrimoine National, un terrain intouchable à jamais, qui sera préservé pour le bien des générations futures. Dans la partie exploitable, les générations présentes peuvent savourer un brunch « du cerrado », préparé avec des produits de la région.
Après avoir vu, entendu, touché et senti le cerrado au cours de mes promenades, voici que je le goûte dans toute sa splendeur. Pain, gâteau, confiture et thé de plantes et fruits aux noms difficiles à retenir : piki, jatoba, burici, bacuri, murici, cajui, jaca... et bien d’autres que j’ai oublié.

Une expérience inoubliable partagée avec un amoureux de la nature et défenseur d’un commerce équitable. Encore un échange enrichissant qui vient clore une semaine passionnante et forte en émotions. Une des plus intense semaine de vacances de ma courte vie, car j’ai vécu la nature à travers le regard d’Hommes amoureux de choses simples et essentielles, qui m’ont touchés au plus profond, dans des recoins de mon être qui ne cherchaient que ça.

J’ai une terrible envie de cultiver ma propre terre, de préserver une partie de notre monde contre les absurdités de notre civilisation.


De retour dans ma tente, je fais mes adieux à Mauricio, avec beaucoup d’émotions, nous remerciant mutuellement pour les agréables moments passés et nous encourageant pour nos futurs respectifs.

Mes bagages sont prêts pour un départ avant le lever du soleil. Mais il me reste une dernière chose à faire : me couper les cheveux ! Ça faisait un petit moment que j’avais envie de les couper très court. Me voilà donc avec seulement 1,6 cm sur le caillou ! J’ai moins chaud, je sens l’air et l’eau sur mon crâne avec plus d’intensité, je ressemble plus à mon papa et ça a l’avantage de ne plus montrer autant ma calvitie naissante. Ça vous plait ?


Sinon, pour ceux qui ont l'estomac bien accroché, voici à quoi ressemblaient mes petits vers géographes qui ont creusés des petites galeries sous ma peau... rassurez-vous, après près de deux semaines de cohabitation, ils m'ont quitté.


Comme d'habitude, les photos sont par ici.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est un essai allez lire mon e-mail!!
en un mot il faut se poser des questions simples et déjà faire cette démarche nous rend actif!

Unknown a dit…

nice coupe of cheveux,tu as le jib's agreement là-dessus !!