20 janvier 2009

Chapada dos Veadeiros - São Jorge

Dimanche 18/01, je quitte Cavalcante pour me diriger vers São Jorge, village aux portes du Parc National de la Chapada dos Veadeiros... Je n’aurai jamais dû ! Et pour cause, dès mon arrivée, un malaise s'installe en moi et un sentiment de déception m'envahit très rapidement.


Peut-être parce qu'après avoir connu Cavalcante, il est impossible de trouver un village à l'atmosphère aussi forte et authentique ?
Peut-être aussi parce que lorsque quelqu'un, avec sa vision et sa sensibilité, vous vente les mérites d'un lieu (ou d'autre chose d'ailleurs : un film, un livre.. une femme, lol), on se crée sa propre image de ce que cela pourrait être, compte tenu des références que l'on a en tête. Mais au final, lorsque le calque de la réalité s'appose à votre imaginaire, vous sentez dans votre bouche le goût amer et rance de la désillusion.


Les 3 rues parallèles qui forment ce village sont saturées de bars, restos, pousadas et boutiques. Cette minuscule ville, plus petite que la charmante Cavalcante, est entièrement dédiée au tourisme et ne vit que grâce à l'affluence massive de vacanciers, principalement des brésiliens de Brasilia. À la différence de Cavalcante, la ville n'appartient pas à ses habitants, il n'y a presque aucun soupçon de vie locale. À part quelques rencontres qui ont pesées dans le côté clair de la balance, les visiteurs de São Jorge sont à 80% des purs « beaufs » sans conscience écologique. On y vient plutôt pour l'ambiance faussement baba-cool et mystique, pour faire la fête le soir, fumer et boire en toute liberté, à la suite d'une journée de marche où l'on a fait de même !


L'attitude de ces personnes m'écoeure, tout comme la quantité hallucinante de plastique et autres détritus sur le sol sableux de la ville et même jusque sur les chemin des promenades. Des déchets abandonnés par des gestes inconscients de personnes qui ne comprennent même pas ce qu'il y a de mal à jeter un mégot sur le sentier, laisser dans la rivière les pépins d'un melon ou même déféquer dans la nature ! Je croyais que c'était biodégradable m'a-t-on répondu, l'air tout gêné, tel un enfant pris en flagrant délit de bêtise. Bah non ! Parce que tes selles sont anormales pour l'environnement fragile qu'est le cerrado (ou pour quelqu'autre), pleines de matières inappropriées pour le biome local. Tu peux transporter des semences ou bien des maladies qui peuvent dérégler, voir même détruire, un équilibre complexe. Il n'est jamais trop tard pour apprendre cela. Mais les mégots, quand même !!!


Bref ! Déçu, parfois horrifié, j'ai tout de même profité de ce lieu pour me reposer, lire, écrire, faire de la photo, accéder à internet et partager des repas avec d'autres fous qui se dirigent aussi vers le Forum Social Mondial de Bélem dans le Pará. L'ambiance du camping où j'ai séjourné était communautaire, avec un partage presque total des ressources nutritives et enivrantes.

Le temps étant au mauvais fixe, je suis reparti très vite de São Jorge qui recèle tout de même de quelques beautés cachées dans ses alentours comme une cascade de 120 mètres de hauteur, une autre de 80 et un champ de pierres rappelant la surface de la lune.


Les déceptions font aussi partie du voyage et permettent de mieux apprécier les bons moments qui sont majoritaires dans mon périple. Et même dans des lieux qui ne répondent pas à vos attentes, on trouve toujours des personnes de qui apprendre et avec qui partager des moments de joie !


Quelques photos.. mais pas trop... par ici !

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